« C’est mega classe! », c’est ce que dit souvent Xav’ au sujet de la Haute Maurienne. Et puisqu’il m’en parle depuis tant d’années, il a bien fallu aller y jeter un coup d’oeil. Carro, Evettes, Albaron: on va voir c’qu’on va voir.
Le truc, c’est que Xavier s’enflamme souvent beaucoup. « BBBBBESTIAL !!!!!! » pour Xavier, c’est un « Oui, assez chouette. » pour le commun des mortels. Alors j’ai su, par expérience, temporiser son enthousiasme. Mais en s’agissant de la Haute Maurienne, je pourrais peut-être bien partager l’exubérance de son enthousiasme. Une fois n’est pas coutume. Nous avons, il faut le dire, souvent des goûts similaires en montagne, avec un fort penchant pour les lieux reculés, « vrais » et proposant des lignes esthétiques à skier (à la montée comme à la descente)… La Haute-Maurienne en est.
Montée au refuge du Carro, le premier jour au départ de Bonneval-sur-Arc. C’est une longue et belle montée, de celles qui vous coupent du monde d’en-bas.
Je ne m’étalerai pas sur les détails de l’itinéraire. Celui-ci est un classique: montée au Carro, traversée des trois cols (Pariotes, Trièves et Grand Méan), refuge des Evettes, arête sud-est de l’Albaron et descente de ce dernier par le Glacier du Vallonnet (en conditions poudreuse) ou par le Glacier du Grand Fond ou Colerin (en conditions printanières). La traversée des trois cols, le deuxième jour, n’est pas très skiant, on y traverse beaucoup. Mais l’immersion sur ces grands plateaux est saisissante et la douceur du terrain est un prélude au lendemain, plus alpin.
Départ aux premières lueurs du jour du refuge du Carro.
L’accès aux pentes finales du Col de Trièves. Par stabilité douteuse, un portage détend le slip!
Ces messieurs: Fabien, Fred et Adrien! Nous en avons déjà partagé des chouettes virées ensemble. Notre amitié a indubitablement encore ajouté quelque chose à la beauté de l’itinéraire!
C’était plus meilleur que croûté. Même si ça semble plus croûté que meilleur, sur la photo!
Le troisième jour, changement de style! Fini les longues traversées, là, ça monte. Conversions et dénivelé! Au boulot les enfants. Ces efforts permettront d’accéder à la très esthétique arête sud-est de l’Albaron, qui se grimpera skis sur le sac, crampons aux pieds. C’est long, mais suffisamment court pour que ce ne soit pas trop long…
L’arête ni courte ni longue de l’Albaron!
Après les embrassades sommitales, un petit rappel de 30m (en ce 2024 très enneigé…) et nous voici embarqués pour quasiment deux mille mètres de ski, dont une grande partie en « moquette cinq étoiles », comme il semble être à la mode de s’exprimer. C’est une joie de skier une descente pareille, après un séjour qui aura tenu toutes ses promesses. Xavier, ton honneur est sauf!
Nous avons vécu beaucoup de « vrai » en Haute Maurienne: des gardiens hauts en couleur, des montagnes gavées de neige, une fréquentation étonnement faible, une équipe d’amis fervente joueuse de jass et une ambiance perchée, très éloignée d’en-bas. C’est qu’il faut y arriver à Bonneval. Et une fois qu’on y est, on y est bien!
