Il y a bien longtemps que je rêve d’écrire quelques lignes sur ce personnage. Il a été ma plus grande source d’inspiration, un modèle, un ami, et surtout mon père. Un sacré gaillard qui m’a appris bien plus que le métier de guide, mais aussi une véritable façon de vivre. Des voyages, des journées de ski, de montagne ou de grimpe, et des bêtises, on en aura fait ! Sous ses cheveux gris, il reste un enfant qui veut toujours apprendre et découvrir. Après toutes ces années, sa flamme reste inchangée. Un parcours pas toujours facile, qui en aurait découragé plus d’un, mais lui, il l’affronte avec le sourire et le rire. « Demain est un autre jour, ça ira mieux », comme il a l’habitude de le dire. Voici un court résumé d’une vie pleine.

Les livrets de guide

En mai 1963, le petit Daniel voit le jour dans le val de Bagnes. Dès son plus jeune âge, il est fasciné par les montagnes qui l’entourent. L’envie de les gravir et d’en faire son métier mûrit très vite dans sa tête. Mais ses parents ont d’autres plans pour lui : il part pour le collège de l’Abbaye de Saint-Maurice. Cependant, les bancs de l’école ne sont pas faits pour lui. Très vite, il abandonne l’idée de faire des études et commence à travailler pour pouvoir payer son cours de guide. Malheureusement, ses parents ne le soutiennent pas dans cette idée qu’ils trouvent farfelue, et c’est tout seul qu’il va acquérir les compétences de montagnard et conquérir les montagnes. L’aventure commence en 1983, lorsqu’il obtient son diplôme d’aspirant guide. Après deux années passées à apprendre les ficelles du métier, il obtient son diplôme de guide en 1985. La belle vie peut enfin commencer.

Entrainement pour le cours de guide

Depuis cette année-là, l’envie de guider ne l’a jamais quitté, même s’il a décidé entre-temps de découvrir d’autres métiers. En 1990, il se lance dans une nouvelle carrière comme paysan. Comme si le métier de guide n’était pas déjà assez dur ! Il y consacrera 20 ans de sa vie et une partie de sa santé avant d’arrêter. Mais pendant toutes ces années, il a continué à skier et à grimper. Quand on est passionné, on l’est jusqu’au bout. En 2010, il se remet sérieusement à grimper pour m’accompagner le plus possible dans ma formation. Contrairement à ses parents, il a été là à 100 % pour me soutenir.

Vintage

Depuis tout petit, il m’a initié à la grimpe et au ski, mais malheureusement, avec tout le travail qu’il avait par-dessus la tête, nous partagions très peu de journées en montagne ensemble. Cependant, les quelques fois où nous l’avons fait, j’en garde un souvenir indélébile. L’ascension du Petit Combin à 10 ans avec ma sœur et mon père reste un merveilleux souvenir.

Les débuts!
Le plaisir de pouvoir l’accompagner sur les journées de travail.

Mais depuis plusieurs années, nous avons passé énormément de temps ensemble, que ce soit à grimper à travers l’Europe, à skier, à collaborer comme guides, ou simplement à boire des bières comme deux bons voisins. Il est toujours là pour me motiver et m’encourager quand ça ne va pas, mais aussi pour partager mon enthousiasme. Même avec quelques kilomètres au compteur, il reste motivé à guider et à encourager les jeunes à se lancer dans ce métier. Une belle source d’inspiration.

Il continue à se faire plaisir.
Même si des fois ces plus dur.
Il profite aussi de la vie.
Sans la prendre trop au sérieux.

On a tous un super-héros ou un modèle dans sa vie. Moi, j’ai la chance de l’avoir. Merci de m’avoir appris toutes ces belles choses, merci de m’avoir appris la vie, la vraie, celle où on ne doit pas se faire chier et profiter de chaque instant. Demain est un autre jour, mais une chose est certaine : tu seras là pour boire un café avec moi. Merci, Dad, je te suis éternellement reconnaissant !


Merci l’ami!