En ce début d’été, Simon avait envie de combiner ses deux passions: le pilotage et la montagne. Je lui propose d’aller visiter, quatre jours durant, un massif un peu lointain pour nous: les Pyrénées. Ça, c’était la théorie…
… parce que la pratique, fort heureusement, est rarement fidèle à la théorie! Les prévisions météorologiques sont souvent le livre de chevet de l’alpiniste. Elles le sont également pour l’aviateur. Alors il a fallu jongler entre les météos alpines (pyrénéennes!) et aériennes. Un petit casse-tête qui demande de l’attention… et un peu d’audace! On s’est pris au jeu et on a passé quatre magnifiques journées. Petit récit de nos deux ascensions:
Les traversées du Pic du Midi d’Ossau… et de la Pointe des Cinéastes.
Nous savions, en choisissant les Pyrénées comme destination, que la météo n’y était pas optimale pour les quatre jours. « Égal, on va voir quand même! » me dit Simon. Je ne me fais pas prier. Premier objectif: le Pic du Midi d’Ossau. C’est un sommet emblématique du massif: un bouchon de roche volcanique au milieu de montagnes calcaires. Sa silhouette est fameuse et reconnaissable loin à la ronde. Depuis Pau par exemple, notre aéroport d’arrivée.
Afin de rendre visite aux deux sommets principaux, on jette notre dévolu sur l’arête des Flammes de Pierre et la traversée vers le Grand Pic. Un long parcours qui traverse la montagne d’ouest en est. L’approche demande un peu de flair, l’escalade sur l’arête aussi.
En matière d’escalade, nous savions que l’éthique des Pyrénéens est intransigeante.
C’est fort apprécié! Ici, pas de spit « de confort » ou « pour montrer l’itinéraire ». Seuls quelques vieux pitons jalonnent l’arête des Flammes de Pierre, demandant un peu de marge et d’expérience dans ce genre de terrain. Cette montagne sauvage nous plait beaucoup et cette traversée esthétique nous enchante. Merci Christian Ravier pour les conseils locaux!
Fantastique longueur au fond d’une cheminée. Enlevage de sac recommandé…
De retour au refuge de Pombie, les dernières mises à jour des modèles météorologiques confirment les précédentes: les deux prochains jours seront maussades. Demain, il fera trop mauvais pour espérer faire quelque chose d’intéressant en montagne, mais fera-t-il suffisamment beau pour voler et rejoindre un autre massif?
Je passe la main au Capt’ain Simon qui, en leader sage et responsable, propose d’aller faire le point à la Fête de la Musique à Pau!
Le lendemain, après une séance d’évitements d’orages effectuée avec brio par Simon, nous nous posons sur la petite piste de Saint-Crepin, au sud de Briançon. Je découvre avec beaucoup d’intérêt ce monde de l’aviation qui ressemble beaucoup à celui de la montagne. La similarité la plus flagrante réside dans cette nécessité de toujours avoir un peu de marge… et un « Plan B »! Aucun « Plan B » n’est mis à execution aujourd’hui: on peu monter au refuge du Glacier Blanc.
Pour le lendemain, on choisi une classique du massif: l’arête des Cinéastes. C’est un parcours de longueur raisonnable, mais nous sommes étonnés par le caractère soutenu du passage clef! À la faveur d’un départ matinal, nous y sommes seuls, agréable événement sur cette arête qui attire parfois les foules. Une fois l’arête… et la tarte aux fruits du refuge avalées, nous filons en vallée rejoindre notre « coucou », heureux de notre combinaison « sur le fil du rasoir »!