Face nord et conditions sont souvent des mots utilisés dans le répertoire d’un alpiniste. Que la face soit celle de l’Eiger ou celle du Pigne d’Arolla, toujours sera suivit le mot : conditions.
Un alpiniste cherchera toujours, dans la quête de son graal du moment, une face nord en condition. Qu’elle représente 1200 mètres de dénivelé en ED ou un beau AD sur 350 mètres, en sortant de la face choisie, il pourrait en perdre le…nord justement. Une face de cette orientation reste une motivation, pour tous, souvent sortie de récits historiques.
L’histoire alpine n’encense t’elle pas ses héros par le nord ?
Apparaître, l’espace d’un instant comme, étant son propre héros, reste magique pour nous tous ! Souvent ce sentiment vient du nord…
Sortir de la face nord du Pigne d’Arolla, ski sur le dos ( pour l’approche ) reste un moment unique. Avec Philippe, nous étions le 16 juin dernier dans cette face, seul au monde, pas une cordée dans les alentours. 365 jours avant, je sortais de la même face avec Bernard. Le hasard des conditions ( encore elles ) ma poussé vers le Pigne d’Arolla et sa face nord . Le jour suivant c’est le triangle du Tacul qui à goûter de nos crampons.
Pendant ce temps, Jérome, mon collègue, traînait ses piolets dans la belle face nord de la Tour Ronde.
Et que dire des traces bien marquées entrevues dans le Mallory de l’aiguille du midi ?
Les conditions sont excellentes ces derniers jours dans ces faces de l’ombre, elles méritaient quelques visites et, au passage, de « cocher » quelques « nord » à l’actif de nos clients.
Lors de notre ascension du Pigne d’Arolla, nous avons réellement profités de conditions incroyables en utilisant les skis dans l’approche et la descente. Nous avons skié du sommet la voie normale jusqu’à l’altitude de 2400 mètres. Une neige de printemps parfaite, un régal !
Un 16 juin incroyablement seuls sur ce sommet. Quel plaisir intense. Cela dis, les faces nord vont certainement vite prendre un coup de vieux estival, hésitez pas d’y poser vos crampons ces prochains jours.