Lofoten : Pour beaucoup, ce nom est synonyme de fjords, ski, grandes balades ou belles envolées granitiques ! C’est effectivement le cas. Ajoutez à ce doux mélange d’activités extérieures une météo bien complexe et surtout sans réelles prévisions plus lointaines que votre propre vue !

Le grain maritime déborde toujours sur les terres… Et vous rappelle, si besoin est, que vous grimpez au 68°degré nord. Evidemment, le fameux grain débarque soit quand vous venez de faire deux heures de marche d’approche et que vous enfilez les chaussons (ce qui est le moins pire des moments choisis…), soit quand vous êtes dans la 6 ème longueur de Vestpillaren au Presten et que faire des rappels de retraite est moins envisageable que de sortir vers le haut… avec encore 6 longueurs à réaliser!

Vana sortant de la première longueur de Forsida. Vue sur Svolvaer.

Déroulement de Vestpillaren direct, en rouge. En bleu l’axe de la descente. (sente très bien marquée).

Dans les Lofoten, l’engagement de la cordée est bien palpable et souvent mis à contribution. Malgré une faible altitude, la longitude se charge de vous rappeler que vous êtes dans le haut de sa graduation !

Un logement en or sur le HVAL, le même voilier sur lequel je réalise les séjours ski-voile dans les alpes de Lyngen. Un voilier-refuge d’un confort sans égal. Et tant mieux, vu la fréquence des grains qui ne nous laissaient pas toujours arriver aux pieds des voies…
Au passage, ne croyez pas que ce soit une excellente idée de laisser un dépôt au pied d’une voie que vous voulez faire le lendemain ! D’autant plus s’il est à 2 heures de marche ! La fiabilité du ciel n’est pas votre atout, comme il ne fût pas le nôtre… Chaussons trempés, baudriers à essorer, cordes à linge plutôt que d’escalade mais heureusement les « friends » ne rouillent pas 🙂
Pour mon second séjour de grimpe dans ce paradis du granit, ce fût un poil moins rentabilisé !
Qu’importe, les longueurs effectuées furent magiques, comme à chaque fois. Ce terrain est vraiment « fait » pour placer vos « friends » et autres coinceurs. Un granit ultra adhérent, passablement de fissures et du rocher solide dans les classiques.

Vana remonte L6 de Vestpillaren direct. Un magnifique N6 ( 6a/+ ).

Antoine Caminada et Roland Muller dans L6 de Vestpillaren direct.

Antoine Caminada dans le magnifique dièdre incliné de L8 de Vestpillaren direct.

Un topo complet des Lofoten propose une classification de 1 à 3 dans l’intérêt des itinéraires avec une sélection du top 50 ! Si la course choisie fait partie du top 50 n’hésitez, allez-y ! Une voie cotée 3 en vaut vraiment la peine ! Les autres… Regardez si il y a une sente d’accès, si cela n’est pas le cas, revisitez le topo ! Cela reste un conseil avisé !

Renseignez-vous bien si les lignes de rappels expliquées dans le topo sont vraiment des lignes de rappels… Par exemple, au Pillaren du Djupford, ne prenez pas la ligne de rappel proposée par le topo, la descente à pied est longue mais certaine, elle !
Aucune voie n’est équipée dans les grands itinéraires. Ni les relais ! Doublez complétement votre jeux de « friends », triplez les petits numéros, emportez un excellent jeu de coinceurs et les longues sangles sont appréciées…

Roland, Antoine, Vana et moi-même avons parcouru plusieurs belles voies, mais nos coups de cœurs sont :

Svolvaer :
Secteur Svolvaergeita : « Forsida » Cotation N5+ ( 5b ). 5 longueurs et descente en rappel sur le versant opposé.

Henningsvaer :
Secteur Presten : « Vestpillaren direct » LA classique du coin, mais tellement incroyable. A consommer sans modération. Cotation N6 ( 6a/+ ). 12 longueurs, descente à pied.

Secteur Djupford : « Thiras Mirith » à droite de la super classique du coin, «  Bare Blabaer ».
C’est une 2… mais réellement cette ligne est splendide. Cotation N6 ( 6a/+ ). 6 longueurs et un Off-Width qui demande un No 6 ou un peu d’engagement …

Nous avions déjà fait un passage il y a quelques années dans le même coin. Posez un autre regard sur cette région : Cliquez sur ce lien ! NORSK GRANITT.

Bon début d’été à toutes et tous.