Entre vautours, base jumpers et ascensionnistes : Le Verdon le weekend du 30 mai. C’est les vacances et quoi de mieux que partir grimper avec les ami.es… Partir grimper avec la Suisse entière. Quand je suis dans le sud le temps ralentit.

Chaque matin commence par du chèvre frais, un peu de miel, tartiné sur du bon pain et comme breuvage, le café : cafetière moka, ou à la turque avec une pointe de cardamone. La journée peut commencer.

helyum.ch Verdon thym
Nicole détourne l’usage premier de la sellette ultralight.

Cette semaine il fait déjà chaud alors il faudra ciblé l’ombre. Soit partir tôt en grimpant à l’ouest et espérer terminer la voie avant que le soleil nous brûles les ailes. Soit grimper tard, à l’est et là, plus de crainte de croiser le soleil jusqu’au lendemain. Le nord est aussi une valeur assez sûre…

Petra Aliena, exposition nord, 150m, 6 longueurs, 6b+.
Cette première longue voie, c’est avec Xavier et Vana. Trop heureux de pouvoir partager également des journées de vacances avec eux. Un départ matinal pour prévenir du monde potentiel. Rapide prise de hauteur, traversée, l’ambiance est tout de suite là. Le Verdon s’écoule paisiblement, les vautours font leurs rondes et nous apprécions le calcaire raide et abrasif, attention à votre manucure…

helyum.ch Verdon Petra Aliena Vana
Silvana dans la splendide 4ème longueur de Petra Aliena.

Tandem pour une évidence, exposition nord-est, 250m, 8 longueurs, 6c.
Deux accès possibles en dormant à la Palud. Le premier par le parking des Cavaliers qui est rapide et direct, mais vous devrez rouler une heure pour y aller. Le second et c’est celui que nous avons choisi, par le chalet de la Maline. Il permet de moins rouler, par contre il faudra marcher ! Descendre jusqu’au fond de la gorge entre les multiples randonneurs et randonneuses qui engorgeaient le chemin. Puis remonter jusqu’au pied de la voie. Nous sommes trois Lydiane, Nicole et moi. Un bien chouette trio ! Références musicales de qualité, encouragement sans faille dans les pas dures et histoires de coeur. A presque oublier que l’on grimpe. Le coeur légé, du “NAPS” pleins les oreilles notre tridem redescendra au fond des gorges après la réalisation de cette voie mythique. Suivit d’une petite baignade rafraichissante avant le retour au chalet de la Maline.

La Passejada del Papets, exposition nord-est, 280m, 12 longueurs, 7a+.
Concernant l’accès, il y a deux choses à savoir : Le pantalon n’est pas un luxe à l’aller, car se frayer un chemin dans ce sentier qui se fait réinvestir par la végétation ne laisse pas la peau indemne. La descente n’est pas très marqué, mais grosso-modo, on est souvent amené à quitter l’arête sur la gauche et il faut essayer d’y revenir au mieux. La voie est plus isolée que ses voisines ! Certainement une raison pour laquelle nous étions seules dedans. Les longueurs varient d’intensités… Petit coup de cœur pour L6, les points s’espacent, la grimpe est technique et on est seulement au milieu de la voie ! Il reste six longueurs et elles sont splendides.

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Nicole sur son arbre perchée assurait la Lydiane.

Gueule d’amour, exposition est, 130m, 4 longueurs, 6c.
Cela fait le 4ème jours de grimpe et la peau au bout des doigts commence à piquer. Nous avons entendu parler, par de lointain murmure, d’une voie mythique du Verdon. Une cheminée, où il peut être bien d’avoir une frontale en pleine journée, où il faut pas trop tenir à ses vêtements, où grimper dans la fiente fait partie de l’expérience.

Cette fois on est quatre, Mathilde c’est rajoutée et ça tombe bien elle connait l’accès. Une fois parqué, c’est tout simple il suffit de prendre ce petit chemin…, à moins que ça soit celui d’après.. Ah non, encore un et c’est là…hmm c’est comment le nom de la voie où l’on descend ? Attend on va voir celle-ci… Finalement après une petite marche, nous arrivons précisément sur le rappel qui nous emmènera à la faille, l’énorme ouverture abyssale.

helyum.ch Verdon Gueule d'amour
Lydiane dans la première longueur.

Passé la première longueur, c’est l’extase. On alterne resserrements qui écrasent presque la cage thoracique et ouverture de la paroi qui demande un gainage maitrisé afin de ne pas glisser. L’odeur ne trompait pas, il y a bel et bien de la fiente en quantité. C’est sombre, pas forcement rassurant, mais on sait qu’il faut continuer. Tirer cette prise humide, pousser ce pied “caqueux”, on avance vers la lumière.

helyum.ch Verdon Gueule d'amour cheminée
Lydiane en opposition dans L3.

Petit à petit la paroi se fait plus sèche et la lumière revient. C’est à se demander où on était ? Qu’est ce qu’il vient de se passer ? Plus qu’une longueur, un 6c assez cours, mais une ambiance contrastant complétement avec l’intérieur de la faille… C’est déversant, ça pète.. il faut grimper, les doigts sont à nouveau nécessaires. Le vent nous pousse vers la sortie de la voie. Une vraie aventure qui nous questionne sûr pourquoi est ce qu’on fait cela et la réponse est limpide : L’autodérision !

Après une journée pareil, impossible de se prendre trop au sérieux.

J’aime être en montagne, partager de beaux moments avec des personnes attachantes et autant dire qu’au Verdon j’ai été gâté. Merci Lydiane, Nicole, Mathilde, Vana et Xavier.