Allobrogia, cette belle pente qui traîne au dessus de La Fouly, squattait depuis des années mes envies. Cette fin de saison est incroyable pour qui veut flâner encore un peu dans des beaux panneaux, raides de préférence. Une belle façon de clôturer le mois d’avril et sa coutume de ne pas se découvrir d’un fil.
Le 21 avril avec Yann, Léo, Thierry puis le 23 avril avec Anthony, nous avons joué des jokers, remis les peaux et réalisé deux sorties « démentielles » pour la saison. Avec une météo capricieuse, nous sommes restés dans la région du clocher d’Arpette. Puis le 27 avril avec Alex et Maria, sa soeur, nous remettions le couvert en remontant le couloir Genolet à l’aiguille de la Tza. Opportunistes jusqu’au bout, car le ciel s’est refermé au moment d’arriver à la voiture.
Vu que l’opportunité a fonctionné à merveille pour les trois sorties citées ci-dessus, il fallait tenter ce matin pour Allobrogia et sa pente nord-est. Le tout était de partir relativement tôt, monter relativement vite et skier au bon moment. Mes deux compagnons pour cette belle matinée, Anthony et Jérôme ont largement contribué à sa réussite. La jeunesse et la motivation rendent les passages à réaliser en « tractopelle » nettement plus agréables.
Allobrogia, ce matin du 30 avril nous a offert une ambiance incroyable. Et vu le remplissage de la pente, nous avons pu remonter cette dernière et la skier en restant constamment rive gauche. J’ai rarement lu des récits qui démontraient que le passage rive gauche est réalisable. Cela reste raide, certainement 50° sur une petite centaine de mètres.
Les deux jeunes ont imprimés un rythme idéal dès la sortie de la voiture. La neige à 100 mètres de celle-ci, ce fût un régal d’entamer l’approche d’Allobrogia ainsi. Puis le blanc/brun manteau des dunes du Sahara jusqu’à la rimaye. Antho aura un peu cherché le bon passage de cette dernière. Une fois rejoint la pente, nous sommes passés en mode « ratrac » pour remonter jusqu’à 20 mètres sous le col.
Comme pour les sommets sacrés, nous sommes restés 20 mètres sous le col. Allobrogia mérite presque cette liturgie, tant j’attendais depuis des années ces conditions. Mais sincèrement, c’est plutôt la surcharge de la pente de sortie qui nous aura un peu refroidit. Avec du recul, nous avons eu largement raison de ne pas parcourir ces derniers 20 mètres…
Alors aujourd’hui, un joker doublé d’un joli coup de gamin. Ces moments que l’on aime tant dans notre passion.