J’en dirais pas plus que ce titre. Didier avec qui je partage régulièrement de bons moments sur le rocher s’est gracieusement proposé pour écrire quelques mots sur notre dernière sortie. C’est avec grand plaisir que je lui laisse la parole.
« Nous arrivons à Solalex vers 08h00. Les parkings sont déjà bien remplis. Ça sent les bouchons et les arrivées tardives au Miroir d’Argentine. Nous ne sommes pas inquiets, notre objectif est ailleurs. Le choix d’Arthur s’est porté sur le Pilier Brand. La veille, sa proposition me plut rapidement. Une longue voie au calme dans le versant sud des Diablerets. »
Le calme ça se mérite, nous partons pour deux petites heures d’approche. Arrivé à mi-distance à Anzeindaz, je vois le profil du pilier qui se dessine à l’horizon. Ça n’a pas l’air raide du tout, ça me rassure.
Arrivé sur place, je lève la tête et observe ce qui m’attend. Tiens, j’aurais mal vu !
C’est raide, que fait ce surplomb au milieu de la paroi ? Comment négocier la sortie dans cette cheminée ?
Visiblement, Arthur ne partage pas mes préoccupations, il mange paisiblement ses graines.
Enfin équipés, nous débutons l’escalade. Les quatre premières longueurs présentent des difficultés homogènes dans des styles variés, dalles, cannelures, écailles. On ne s’ennuie pas.
La cinquième est un cran au-dessus avec le fameux surplomb. Avec un peu de détermination et de résistance, ça passe sans trop de difficulté. Prévoyez pas mal de dégaines à rallonges et une bonne tactique de clipage de corde pour gérer le tirage.
Passé la sixième longueur, je vois Arthur disparaitre dans la cheminée mangeuse d’homme. Elle porte bien son nom car je ne le distingue presque plus. En clair, je ne vois pas comment il négocie son franchissement. A mon tour d’attaquer la dernière longueur qui démarre par une petite renfougne avant la sortie finale par ladite cheminée. La clé du passage impose de grimper en opposition face au vide. Bien qu’impressionnant, je retourne la situation en me disant que cela permet d’observer la voie…
Une agréable terrasse au sommet nous permet d’apprécier pleinement le panorama. Nous restons concentrés car il nous reste les rappels dont le premier est en fil d’araignée, ambiance garantie. Les suivants déroulent bien.
Sur le chemin du retour, nous croisons Fabian Brand -l’ouvreur- et avons le plaisir d’échanger quelques mots avec lui. La voie ne fait que sept longueurs, mais la plupart sont longues, les rappels et l’approche, prennent aussi du temps, la journée est bien remplie.