Découvrir le plus grand glacier des Alpes en utilisant les transports publics, faire du bon ski et bien se marrer: voilà les objectifs de ce séjour de trois jours dans la région d’Aletsch.
4 heures du matin, le réveil sonne. Allez hop, debout! Il faut prendre le train qui nous amène au Jungfraujoch. Le reste de l’équipe vient de Genève, ils se sont levés encore plus tôt, je ne vais pas me plaindre.
Avec des participants comme Lilian, Denis, Didier ou Alfonso, les objectifs annoncés ne devraient pas être trop compliqués à atteindre. Une bande de copains qui se connaissent bien, toujours prêts à s’entraider et qui aiment vraiment être en montagne ensemble.
Même en prenant le premier train au départ de Genève, nous n’arrivons au Top of Europe que vers 10h, il va pas falloir traîner. Notre objectif du jour: atteindre la cabane Konkordia en skiant un maximum et en poussant un minimum.
Konkordiaplatz vue depuis le Trugberg. La cabane se devine sur le rognon rocheux au-dessus du glacier à gauche
Nous avançons rapidement en direction du Mönchsjoch. De là on gagne l’épaule sommitale du Trugberg. Nous n’allons pas au sommet pour privilégier les conditions de descente. Bien nous en a pris. Tout le haut, parfois bien raide est en moquette parfaite. En perdant de l’altitude la neige se ramollit mais la pente diminue ce qui rend les pentes encore très agréables à skier.
Didier attaque en descendant du Trugberg
Denis fait crisser la moquette
En quelques coups de bâtons nous avons traversé Konkordiaplatz et sommes prêts à attaquer les 150 mètres d’échelles qui nous mènent à la cabane.
En montant à la cabane on peut même poster une petite carte postale
La bière en terrasse avec le soleil en pleine tronche permet de terminer cette première journée très agréablement.
Santé!
Assommés par un catapultage rapide à 3500 mètres et un réveil aux aurores, mon quatuor de clients passe une bonne nuit. Malheureusement ce n’est pas mon cas. Le seul guide qui ronflera toute la nuit occupe la couchette qui jouxte la mienne. Une nuit à donner des coups de coudes, de pieds et de coussins, me voit débarquer au petit déjeuner pas très frais… Ma foi, la petite série d’échelles finit par me réveiller, heureusement le collègue ronfleur ne nous suit pas.
Direction la cabane Hollandia en passant par le Kranzberg et sa belle descente sud-ouest. Cette fois-ci, après un bon pic-nic au sommet, sans vent et avec le chorizo traditionnel et délicieux d’Alfonso, le timing est parfait: sorbet citron de haut en bas.
Lilian se fait plaisir
En remettant les peaux sous la belle face nord de l’Aletschhorn, on se dit que l’on va cuire. Le soleil tape fort, il n’y a pas d’air et une bonne heure nous sépare de la cabane. Heureusement, la perturbation qui devait arriver dans l’après-midi a un peu d’avance. Un petit vent se lève et des nuages voilent le soleil. La montée au refuge en devient agréable.
Le Dreieckhorn et l’Aletschhorn
L’équipe est montée vite, l’accueil à la cabane est très agréable et du coup un énorme plat de röstis devient obligatoire. Pendant ce temps dehors c’est la tempête. Il neigera jusque tard dans la nuit ce qui va nous permettre de skier la descente du Mittaghorn sur Blatten dans de très bonnes conditions.
Les fameux röstis
Dans les cabanes sympathiques, on donne très souvent un coup de main en cuisine. Cela permet au staff de finir plus vite, de discuter avec eux et avec d’autres guides et de rigoler en essuyant de la vaisselle.
Une fois notre dur labeur terminé, Corinna, pour nous remercier, nous propose une dégustation de liqueurs concoctées par le gardien et sa famille. Vieille pomme, bourgeons de sapins, herbes des montagnes, genièvre et génépi sont au programme. Chaque bouteille a son histoire et Corinna, avec son passé d’actrice sait très bien nous les raconter.
Cette nuit-là nous avons tous dormi comme des bébés.
Le lendemain, l’aube est splendide, il a neigé environ 10 centimètres et nous partons les premiers.
Faire la trace dans la poudre avec le lever de soleil est un beau cadeau, ce matin-là.
Le Mittaghorn sous la lueur de l’aube
Une fois sur l’arête on s’encorde, on met les crampons, les skis sur le sac et on attaque les 260 mètres qui nous séparent du sommet.
La partie technique de l’arête menant au Mittaghorn
Sur celui-ci de nouveau pas de vent, on est vernis. Les 2300 mètres de descente se déroulent à merveille entre neige poudreuse et sorbet citron. Le dernier bout se fait sur la route entre Fafleralp et Blatten. Malgré le déblaiement de celle-ci nous arrivons skis aux pieds à Blatten.
Arrivée skis au pied à Blatten
Merci c’te équipe et merci à Corinna et le staff de la cabane Hollandia pour l’accueil et la bonne humeur!