Le couloir nord-est de l’aiguille du Vélan était dans mon viseur depuis quelques années. Exactement depuis 2016 quand avec Alex, nous débouchions au sommet du couloir en Y du versant ouest et que nos regards se sont plongés dans cette pente magnifique en versant nord-Est. Mais à ce moment là, nous avions aucune idée si cette dernière passait au niveau des Séracs du bas.
Cette ligne est magique. Elle correspondait parfaitement à un projet de fin de saison. Une saison exceptionnelle, comme l’aura mentionné Loic dans son dernier article sur notre blog. Une fin de saison hors norme pour trainer dans les belles pentes aux degrés « tendance alcools forts ». Entre les évasions vers le clocher d’Arpette avec Yann, Léo ou Anthony ou celles vers les couloirs de la Tza avec Laurent une première fois et Alex et Maria vers le couloir Genolet ou encore Allobrogia avec Jérome et Anthony, ma fin de saison prenait, enfin, la « raideur » que j’avais envie de lui donner depuis quelques années !
Pour le projet du Vélan, il me fallait des motivés. Trois jours d’engagement durant le week-end de l’Ascension, avec trois clients et pour trois descentes ! De surcroît pour faire des « trucs avec de l’ambiance alpine » selon leur demande ! Parfait, il va falloir vous lever tôt, marcher, porter, cramponner et skier !
Nous irons voir vers le Vélan et son couloir nord-est ai-je annoncé ! ( 5.1 / E3 TD- / S5 ). Seulement voilà, il existe quasi aucun renseignements sur cette ligne démentielle à skier. Donc autant dire que ni Julie, ni Yvan ou Stephi ont réussit à anticiper le projet du second jour. Tant mieux ! La surprise fût que plus belle.
A ces trois jours totalement réussis, il faut en imputer une partie pour Yvan et Sylvie, gardiens du refuge du Vélan. Nous avons très bien mangé, très bien dormi et surtout, ils ont le mérite d’être resté ouvert à cette période contrairement à passablement de leurs collègues. Merci à vous deux !
Le refuge du Vélan ouvert, les conditions d’enneigements plutôt bonnes, il manquait juste à imaginer mon tour pour passer par ce couloir nord-est. Une fois le sens choisi, il restait plus qu’à !
Quel bonheur de partager les derniers virages de la saison avec trois personnes sur-motivées à sortir de leurs zones de confort… Nous avons pleinement rempli le contrat… Un passage au sommet du Vélan le dernier jour avec des conditions peu agréables pour rentrer par le couloir Annibal… Totalement ravagé par des coulées, ce qui était pas étonnant. Mais la face sud l’était aussi, donc nous avons pris l’option de descendre Annibal en partie à pied. Un caractère un peu plus alpin pour notre sortie.
Il est certain que cette partie de descente était moins agréable que le couloir nord-est de la veille. Nous ne gagnons pas à tous les coups….Encore moins au Jass, mais c’est une autre histoire ! Vu que nous ne gagnons pas à tous les coups, il fallait prendre un décision au sommet du Vélan ! Soit la sud ravagée, soit « Annibal » ravagé !!! La sud imposait de remettre les peaux sur 500 mètres de dénivelés. Annibal nous garantissait d’être dans les pentes du bas aux bons horaires. Le choix fût vite fait !
Pour le couloir nord-est de la veille, ce fût plus simple ! Pas vraiment d’option à mettre sur le tapis. Fallait skier entre 9 et 10 heures du matin. L’après midi fût occupée par la sieste, les röstis et les parties perdantes de Jass.
Top week-end d’ascensions multiples autour d’un sommet qui propose des solutions par dizaines pour les amateurs de degrés proche des températures du futur…
C’est bon, je pose les skis ! Le Pérou est en point de mire.
Bon printemps à tous.