Une course variée entre arête rocheuse et neigeuse dans un coin sauvage et magnifique où l’on est sûr de ne pas croiser trop de monde.
On ne se connaissait pas et plutôt que de faire des propositions, j’ai demandé à Matthieu et Adrien ce qu’ils désiraient faire comme genre de course ce week-end que nous avions bloqué ensemble.
Parmi la liste qu’ils me soumettent le Mont Brûlé attise tout de suite ma curiosité. Je leur propose d’en faire la traversée en montant par l’arête nord-est et en redescendant par la voie normale, l’arête ouest-nord-ouest, direction le col Collon.
De gauche à droite: le col Tsa de Tsan, le Mont Brûlé, la Pointe Kurz et la Vierge
Un itinéraire varié sur un sommet dont je n’ai jamais foulé la cime, une nuitée dans un bivouac et la popote sur un fourneau à bois, voilà un programme alléchant.
Samedi matin avant d’entamer la montée au bivouac des Bouquetins, nous faisons quelques moulinettes pour tâter le caillou de la région. Les gaillards sont affutés, nous pouvons monter sereins pour la course du lendemain.
Que ce soit en hiver ou en été cette remontée du Haut Glacier d’Arolla m’a toujours plu. Il y a un air de vallée népalaise qui plane dans ce coin sauvage et dépaysant.
L’arrivée au bivouac se fait dans un timing parfait, en ouvrant la porte du refuge les premières gouttes viennent tambouriner sur le toit. Une chouette équipe de la section Val de Joux sont là pour gardienner le bivouac, ce qui nous permet de bavarder en sirotant une bière fraîche bien méritée.
A 5 heure le réveil nous sort des couvertures. Après un rapide petit déjeuner, nous remontons les derniers mètres du glacier en direction du col Tsa de Tsan.
Les conditions ne sont pas très bonnes, nous devons monter au col en cramponnant dans la glace et les rochers. Une fois ce passage désagréable franchi, les choses s’améliorent. Le soleil fait son apparition, nous enlevons les crampons et pouvons attaquer l’arête qui, malgré quelques sections branlantes, offre de jolis pas d’escalade sur un beau gneiss.
La cordée fonctionne bien et nous atteignons rapidement le sommet.
Panorama, petite collation et l’on rechausse les crampons pour attaquer la voie normale. Une arête esthétique entre neige et glace, nous fait passer par la pointe Marcel Kurz. Arrivés au-dessus de la Vierge et du col Collon on enlève les crabes et on file en « rutschant » dans les éboulis, le pied!
En quittant le haut glacier d’Arolla, on se fait quelques traversées de rivières, histoire de vraiment se sentir en expé au Népal.
Un coin sauvage où l’on est assez sûr d’être seul, à recommander.