L’histoire remonte à 39 ans et les photos sont de hier…. Pour les non initiés, c’est impossible à comprendre, je l’admets. Pour moi puis pour Jacques et Yves, cela nous a mis un petit coup derrière la nuque quand je me suis rendu compte qu’il y a 39 ans, je leurs demandais si ils prendraient un apprenti au magasin ?
En mars 1985 en tant que jeune client assidu du magasin « Sports Aventure » à Genève, j’arpentais souvent les recoins de ce petit paradis pour les montagnards du bout du lac. Le magasin était devenu un camp de base des grimpeurs du coin. Y faire mon apprentissage était pour moi, la suite logique pour entrer dans le monde de la montagne du canton.
Jacques et Yves, les patrons de l’époque m’avaient engagé en même temps que Silvio, un autre apprenti. Les années suivantes furent incroyables et beaucoup grâce à eux deux.
Hier avec Jacques et Yves, ainsi que Déborah et Mégane, leurs filles respectives, nous remontions le versant nord du Daubenhorn. Avec la garantie d’une journée magique vu les 20 centimètres tombé durant la nuit.
Comme toujours dans l’effort silencieux et méditatif de la « rando », mon esprit voguait vers les souvenirs, les projets, les années, les…;
– « Pu—- ! Ça fait 39 ans, je rentrais dans le magasin et je vous demandais si vous preniez un « arppet ?! »
Leur dis-je en marchant vers le sommet !
La semaine suivante je réalisais un stage puis début avril, nous signions un contrat d’engagement ! 39 ans, la master baffe !
Et depuis… nous nous sommes toujours croisé. Ils m’ont soutenu dans mon travail de guide avec leurs moyens et leur générosité constante. Habillé en Montura, mes mains au chaud grâce aux gants Hestra, c’est eux. Et ce n’est qu’une infime partie de leur présence dans ma carrière de guide depuis 32 ans.
Merci la vie de m’avoir fait rencontrer des « maîtres d’apprentissage » comme eux. Et maintenant nous partageons la montagne ensemble et avec leur relève, c’est génial !
Depuis quelques années, nous partons les 5 en « camp survie » ! Ce camp passe plus souvent vers de bons logements et les restaurants qui vont avec, que des nuits en Igloo. Mais bon, l’aspect survie prends toute sa forme, sur certaines portions d’arête…
Et dire que toute cette histoire et ces moments incroyables existent grâce à « Sports Ave » qui n’existe plus depuis des années…
Mythique cette édition du camp de survie. Merci Jacques, Yves, Déborah et Mégane. A très bientôt.