L’Olan, ce nom sent bon l’alpinisme avec un grand A. Rien que le fait de vouloir monter vos postérieurs sur l’un de ses sommets, vous demandera un effort certain. A cela ajoutez, l’esthétisme de cette montagne, son aspect sévère et l’histoire alpine qu’elle enferme dans ses « murs » et vous trouvez un sommet incroyablement attirant. Une fois de plus, osons le dire, l’Olan mérite une visite.
Il y a des sommets ainsi dans tous les massifs du monde. Attirants par leur histoire, la « gueule » qu’ils ont et leurs réputations. L’Olan fait partie des ces derniers. Faites un tour juste sur l’aspect historique de cette montagne, l’ouverture de son arête nord vielle de plus d’un siècle ou ses voies en face nord-ouest vous le confirmeront . Les 23 et 24 août 1934, Devies et Gervasutti ouvraient un itinéraire quasi directe dans sa face nord-ouest ! Posez vous au pied, regardez la voie et imaginez-vous remonter le pilier de droite, corde en chanvre à la taille et sans rien connaitre de ce mur. L’ampleur de l’exploit de l’époque pourrait vous faire froid dans le dos.
Bien loin de la performance des Maîtres Devies et Gervasutti, nos deux cordées ont été flirter avec la belle traversée nord-sud de ce géant des Ecrins. Une traversée cotée PD+, un gag en soit. Ou alors ces deux lettres juxtaposées veulent dire « Probablement Difficile » ? Certes rien n’est vraiment compliqué au niveau technique, mais l’ampleur, la longueur et l’engagement de cette traversée est un exemple type de l’aspect subjectif de l’échelle des cotations.
L’Olan aura réuni à nouveau Philippe et Xavier guides de l’équipe d’Helyum.ch . A l’autre bout des cordes, se trouvaient Bernard et Bertrand. Père et fils et compagnons de cordées depuis un temps certain. ( l’Innominata, la traversée du Sirac ou encore la Cresta Signal etc…) C’est un team qui marche….
La chaleur frappante de ces jours nous aura poussé à monter au refuge de Font Turbat par Valjouffrey directement. En pensant passer le col de Font Turbat au retour. Bien heureux d’avoir choisi cette option car la chaleur nous aurait terrassée si nous avions décidés de venir par La Chapelle en Valgaudemar.
L’Olan et son versant nord-ouest surplombe le refuge de Font Turbat ou il est indispensable de vous arrêter et d’y passer un séjour ! Repas excellents, tartes maison abominablement succulentes, carte des mets originale et kombucha de maté. Lieu de perdition culinaire, merci Anouchka.
La traversée de l’Olan par son arête Nord et le retour par l’Escarra vous propose un itinéraire qui demande un peu de nez. Il existe plusieurs options pour vous rendre à la brèche carrée. Nous avons choisi de contourner le couloir par les barres rocheuses de gauche. Cela passe très bien. Le topo en lien ci dessus est largement suffisant et vous laisse un peu le goût de votre interprétation. Ce qui est une excellente chose pour toutes expériences alpines.
Nous n’avions jamais mis les pieds à l’Olan et ce fût une bien belle découverte. Certes nous aurons pas « explosé » les horaires annoncés. Sans connaître l’arête nord, ni la descente, cela demande un peu de temps et de réflexions dans quelques sections de l’itinéraire. Qui plus est quand la pluie vous surprend dans les dalles avant de sortir sur l’arête nord proprement dites.
Une corde de 50 mètres principalement pour les derniers rappels dans la descente de l’Escarra. 4 dégaines, 2 sangles, quelques friends et le matériel de glacier pour la fin de la descente sur le refuge de l’Olan. Cela faisait partie de nos sacs et nous avons tout utilisé pour la sécurité de nos clients ! A bon entendeur.
Belle suite de saison.