L’Aconcagua représente, pour un grande partie des andinistes-alpinistes, un passage obligatoire sur le chemin des sommets principaux des 7 continents. Il peut aussi être un simple test à la très haute altitude pour qui veut.
Souvent, vous mettez les pieds dans ce dédale minéral durant trois semaines, le temps « autorisé » lors de l’achat du permis d’ascension.
Pourquoi cet article ? Hier je suis tombé sur de vielles photos de l’expédition de 2004. Elles concernent, entre autre, Philippe et moi. 2004 fût mon 15 éme voyage de 3 semaines au pied du géant andin.
Mon premier Aconcagua remonte à 1990, nous avions 20 ans, deux tentes, une grosse motivation, du temps et des projets.
A l’époque, la face sud fût envisagée et réussie par Thierry. Nous étions une cordée binômes dans les Alpes. La « sud » m’était apparue bien trop haute avec ses 2800 mètres. Thierry et sa cordée avait mis 3 jours pour sortir la face. Dès mon retour j’ai tout mis en place pour retourner dans ce massif minéral.
L’Aconcagua et sa puissance à conditionné ma vie de guide et privée. Il me suffit de fermer les yeux durant la période de noël et je me retrouve dans le désert ocre de ses camps de bases.
J’ai passé 16 « años nuevos « sur cette montagne, ils ne s’oublient pas….
En 1992, jeune guide frais moulu, je me retrouve avec deux clients. Ce sera mon premier sommet andin comme guide. Nous étions les trois au sommet. Cette réussite à confirmé que la haute altitude me motivait. Que j’étais capable d’encadrer des clients dans le monde de l’oxygène rare.
L’Aconcagua fût encore le but d’une expédition en 1995. Créée pour des adolescents de Genève et de Lausanne. Nous étions 4 guides à encadrer 20 ados.
La plus grosse bataille de boule de neige jamais vécue dans ce camp. Au bas mot, plus de 200 personnes ont pris part à cette gigantesque « Guerra de Nieve » Souvenir imparable… comme certaine boule de neige d’ailleurs !
1997 : Le centenaire de sa première ascension. Le célèbre Matthias Zubriggen, guide explorateur Suisse du 19ème siècle. Il réussi l’ascension de ce monstre andin en 1897. Du monde pour fêter le centenaire, il y en avait. Cette année, j’ai enchaîné deux sommets avec deux groupes. Sept semaines en Argentine, un vrai luxe ! Je ne m’en rendais pas vraiment compte.
Chaque année, je partais vers Noël, pour retrouver l’été austral, les places de Mendoza, sa rue piétonne et sa fréquentation qui à tendance à bruler les rétines 🙂
L’Aconcagua ne pouvait déroger à la règle : La fréquentation augmentant, les prix suivent de près la même courbe ainsi que les personnes n’ayant aucune idée de ce qu’est la très haute altitude.
2800 mètres, une face sud incroyable. Approche de la face sud.
Après le centenaire, la fréquentation du monstre à doublé, voir triplé. Je suis conscient d’en être un acteur.
Pour éviter le bug informatique annoncé au 1 janvier 2000, avec une belle équipe, nous avons décidés de passer ce cap à 6962 mètres.
Au passage, savez-vous que l’Aconcagua était annoncé à 7013 mètres avant les années 90 ?
Loin du bug dans les premier jours de janvier, je me retrouve avec Jack qui fête ses 60 ans, au pied de la sentinelle :
(Jack) – « … Xavier, je ne veux plus passer une nuit à 5400 mètres, comme l’insuportable nuit ventée de hier….
(Xavier) – « Euhhh…, mais pour le jour du sommet, tu veux partir du camp de base ? C’est 2800 mètres d’ascension entre 4200 mètres et quasi 7000, c’est énorme !!! «
(Jack) – « OUI ! «
Ainsi Jack fêtera ses 60 ans de manière impressionnante.
Trois jours plus tard. Jack prenait appuis sur la croix sommitale ! Avec nous, entre autre il y avait Alexi et Jean Guillaume, deux clients que j’emmènerai au sommet du Cho Oyu ( 8201 mètres ) en 2006.
L’Aconcagua au changement de siècle, c’est aussi la rencontre avec une jeune argentine, elle se nomme Silvana… Mais c’est une autre histoire bien trop longue à conter !
Sin comentarios. Aconcagua équipe 2004.
L’Aconcagua de 2004 , certainement la plus incroyable des expéditions sur la sentinelle de pierre. Avec Philou, Marco, Pierrot et Bubu nous y passons 1 mois complet à l’ouverture de la saison. Le sommet sera réalisé le 10 décembre en partant tous du camp 1 du versant des Polonais.
Une très longue journée. Froide et ventée. Philou et Bubu rentrerons à Los Penitentes à dos de mules. Les pieds abîmés par le froid et le vent lors de nôtre ascension. Souvent après le sommet, les andinistes quittent le camp de base rapidement. En 2004, nous y sommes restés le plus longtemps possible. L’ambiance était simplement magique. Alors que Philou et les autres rentraient en Suisse, j’enchaînais avec 3 semaine au sud du Chili. Un autre voyage incroyable.
Aconcagua 2008. Différent dans la ligne d’ascension. Nous étions deux guides avec deux clients. Ludovic, un guide français que j’avais rencontré au Cho Oyu, et ses clients, partagent avec nous l’ascension de la « directe des Polonais ».
J’ai enfin eu la chance de parcourir ce versant. C’était seulement mon 5 ème essai sur cet itinéraire !
Le glacier est trop souvent sec ou présente des pénitents de 2 mètres de haut.
Les voyages en terre australes ce suivent et aucun n’aura le même goût qu’un autre. Chaque tentative vaut sont pesant de d’or inca. Dans les années suivantes, j’ai moins fréquenté le géant andin, au profit d’autres régions argentines. D’autres activités, comme le ski ou l’escalade sportives.
J’ai vraiment envie de ressentir, à nouveau, l’ambiance minérale et ventée du géant. Du coup je retourne me frotter au 6962 mètres andins, durant janvier 2021. L’équipe, déjà composée est ouverte à d’autres participants.
Tenter une visite à la sentinelle de pierre, une fois dans sa vie d’alpiniste, mérite d’être vécu. Je peux largement en parlé après 12 passages à son sommet.
N’hésitez pas à vous joindre à l’équipe.