C’est dans le fond du Binntal, que j’ai passé, avec trois des protagonistes du Kosovo 2020, une des semaines annuelles que nous traversons chaque année : Les versants nord en neige poudreuse et les pentes sud en neige printanières.
Ce genre de semaines arrivent deux ou trois fois par saison ! Déjà deux sont derrière mes spatules ; Le Binntal et Juf. Quel plaisir « géanti-cimes » de parcourir la montagne dans de telles conditions.
Mes acolytes kossovars n’ont qu’une seule devise : des belles pentes, de la bonne neige, des dénivelés et une table qui mérite d’y passer quelques repas ! Je sais, cela en fait plus d’une ! Pour le coup, je les regroupe pour gagner ma vie… de guide 🙂
C’est au fond du Binntal, à Fäld exactement, que j’ai trouvé la solution pour notre semaine annuelle. Celle-ci même qui garantissait de concentrer toutes les exigences de ces messieurs. Et les « coups » de coeur furent monnaies courantes ! En premier lieu, le logement : La pension Bärgkristall et son excellente table. Un plaisir culinaire à chaque repas. A cela, ajoutez quelques courses mythiques, des solutions pleins les couloirs, des pentes de toutes orientations et des longs dénivelés ! La magie s’opère directement.
Un second coup de coeur pour le tour des Schinhorn. Remonter le fond du Binntal en direction du refuge du même nom. Avant ce dernier, bifurquez vers le Passo di Valdeserta pour rejoindre ce dernier. Puis, une incartade en Italie, sans masques ni PCR, le temps de remonter vers Mittelbergpass. Ouf ! Nous voici de retour en Suisse ! La descente, certes classique sur le Binntal fût, pour nous, de toutes beautés. Une neige printanière, juste « al dente » sur les 1300 mètres qui nous séparaient de Fäld.
Un troisième coup de foudre sur une pente nord, qui attisait nos appétits. Le versant nord de la Punta Marani ou Schwarzhorn. Une pente exceptionnelle sur plus de 500 mètres de dénivelés, dans sa partie raide. Il vient de neiger 10 à 15 centimètres, le ciel est bleu et le vent n’a pas, encore, pointé le bout de son nez ! Mais cela ne va tarder.
Nous sommes passé « entre les gouttes » pour ce magnifique hold-up de 1700 mètres en aller-retour. Des conditions incroyables et une fois n’est pas coutume, sans aucune âme qui vive ! La croûte au fromage du retour était largement mérité. Bravo l’équipe !
Jamais trois sans quatre, changeons les adages, histoire de pouvoir conter notre dernier coup de coeur ! Yann, mon collègue m’avait dit : Si tu peux, regarde la face sud-est du Stockhorn. Depuis notre journée exceptionnelle en versant nord de la Punta Marani, nous étions en face de ce petit bijou. Il en fallait pas plus pour nous motiver à rayer cette face de nos quatre traces. Une très belle dernière journée pour boucler ce séjour. Pas un seul mauvais virage et des découvertes en pagaille.