Un beau début de saison estivale sachant que nous sommes juste à la mi-juin. Certain refuges et leurs gardiens ou gardiennes ont été réactifs en ouvrant leurs refuges plus rapidement qu’à leurs habitudes. Bien leurs à pris ! Entre autres, le refuge Chabod au Grand Paradis, le refuge du Soreiller ou de La Selle dans les Ecrins ou encore le refuge de la Tsa en Valais ont déjà reçus les passages d’alpinistes motivés par ces conditions estivales prématurées.
La traversée du Petit au Grand Paradis :
Sincèrement c’est une course que je réalisais plus tardivement dans les saisons. Souvent il restait trop de neige sur les arêtes du Petit Paradis. Histoire que cette course ne tourne pas à l’enfer, nous attendions les premières chaleurs du mois de juillet et ses actions de transformation de la neige vers 4000 mètres. L’hiver hyper sec, le mois de mai qui ne fût pas une mousson et les premiers jour de juin estivaux, voici les trois facteurs qui ont certainement motivés la gardienne de Chabod à ouvrir le 26 mai pour sa saison estivale !
Il est évident que l’ouverture du refuge, donne plus facilement l’accès au départ de cette magnifique traversée du Petit au Grand Paradis. Philippe avec qui nous avons déjà fait un passage au refuge de la Selle deux jours avant, reste hyper motivé à faire encore une belle course avec ces journées incroyablement stables. Je lui ai juste proposé cette superbe envolée. Il m’a juste répondu avec un sourire.
Cette traversée est très complète pour des notions de base d’alpiniste. Une approche glaciaire, une pente un peu raide pour l’accès au premier col, un parcours d’arête rocheuse puis neigeuse. Une sortie sur un sommet de plus de 4000 mètres et….. L’hyper fréquentation de sa voie normale.
En plus du matériel de sécurité pour le glacier, il est plus confortable de partir avec 3 ou 4 dégaines, deux friends et 3 ou 4 vis à glace. Vous gagnerez en confort si vous portez deux piolets techniques cela pour la première pente. Un gain de temps et de sécurité.
La traversée du Grand Paradis est une très belle classique que les guides d’Helyum partageront avec vous avec plaisirs.
Dans les autres courses que nous apprécions et parcourons régulièrement, il y à :
Le Pilier Rouge de Tsalion :
Je rentre juste du Grand Paradis et je dois imaginer les deux prochaines journées. Un coup de téléphone à Diana, la gardienne du refuge de la Tsa, me confirme qu’elle est là haut ! Certes avec un peu de « bordel » organisé, car elle rénove toute la cuisine de son refuge. Malgré cela, elle accepte de nous recevoir et de nous nourrir !
Après une matinée en longue voie, nous rejoignons Arolla et la montée au refuge de la Tsa. Comme demandé par Diana, nous serons pas trop tôt là-haut…Histoire de pouvoir ranger le « bordel » organisé ! Dès notre arrivée, nous sommes sollicités pour trier les palettes des produits arrivés en hélicoptère. Séparer le frais du sec, les boissons du solide, les casseroles des linges, bref, nous bossons !
Un repas improvisé, qui sera excellent. Cette soirée dans les cagettes animées par des conversations en tous genres, restera gravée. Le refuge est en chantier et nous mangeons en son centre.
Cinq heure du matin, nous terminons le superbe petit déjeuné que Diana nous aura concocté au milieu de ses cagettes ! Susanne ma seconde de cordée pour cette journée, pousse la porte du refuge. L’aube est calme, il fait chaud, nous remontons la moraine pour rejoindre le pied du pilier rouge. Les conditions sont parfaites. Il traîne juste 20 mètres de neige à l’attaque de la vire. Au passage, quelques bouquetins nous siffles…
Nous remontons la vire d’accès au pilier. Nous entamons les premières longueurs dans des conditions incroyables. Pas de vent, pas de froid et seuls nous sommes. Pas étonnant en ce début juin. Le pilier et ses belles longueurs rouges défilent au rythme d’une cordée rodée. Nous ne cherchons pas « l’horaire » et pourtant lors de la sortie au sommet de Tsalion, je constate : Moins de quatre petites heures depuis que nous avons poussés la porte du refuge. Ben, ça roule comme cordée !
La descente par la vire, nous imposera de chausser les crampons. Cela dis, nous gagnons passablement de temps et d’énergies en traversant relativement haut sur la vire. C’est juste royale. Quelques névés traînent dans la descente après la vire. Nos genoux les remercies ! Avant la fin de la matinée, nous prenons un apéro sur la terrasse du chantier… Mais je reconnais qu’il avance à grand pas. Le lino de la cuisine est posé, certains meubles commencent leur exode entre la terrasse et la cuisine. La Tsa, ce petit refuge paradisiaque change un peu d’aspect sa cuisine, pour mieux nous recevoir !