La Haute Maurienne propose un paradis des pentes raides, loin du monde…

Nous avions trois jours au minimum pour skier des belles pentes et si possible ou il y aurait que très peu de personnes. J’ai passé une partie de mon dernier dimanche à fouiner réellement les topos, à violenter mes souvenirs pour savoir quelles lignes dont je rêvais pouvaient êtres partagées avec Thierry et Yves. Avec Yves nous avions déjà passablement skié de beaux itinéraires comme le Valonnet. Thierry lui m’avait suivit dans le couloir Barbey à l’Aiguille d’Argentière, l’an passé. J’avais donc deux très bons skieurs pour filer là ou je voulait… Quel rêve !

Les raideurs de la haute maurienne, le Charbonnel

La face Nord du Chrbonnel, un must de la pente. plus de 1800 mètres à une moyenne de 38°

J’ai regardé pour le Piaget aux Agneaux, puis le Marinelli, pas encore en conditions, la sud de la point Mathews en Vanoise et du coup, géographiquement je me suis approché du Charbonnel !

Un coup de téléphone au refuge d’Avérol et son gardien, Sébastien, qui me confirma que le Charbonnel était en  condition et que les pentes sud de toutes les autres montagnes du coin, lui semblaient êtres excellentes ! Vendu ! De plus, j’aime vraiment la Haute Maurienne, pas besoin de plus pour me motiver ! Une montée lundi matin par les installations de Bonneval et la côte 3000 pour rejoindre le glacier des Grands Fonds par une petite brèche ! Puis passage sous l’Albaron et descente au refuge. Le soir Seb me montre ses photos prises depuis l’Arbéron la veille, j’y repère une ligne logique dans le versant Sud-Est de l’Ouille Mouta. Elle n’apparaît dans aucun topo, mais sur la photo elle saute tellement aux yeux qu’il faut juste y aller !

Les raideurs de la haute maurienne, belle ambiance

Thierry et Yves, en montant vers l’Ouille de Mouta.

Haute Maurienne, refuge d’Avérol, mardi matin ; bipbip à 5h00. Petit déjeuner engloutit et nous filons vers les pentes d’accès à l’Ouille Mouta. Des pentes qui ressemblent à un élévateur…

Les 800 premiers mètres s’avalent en quasi 1h10. Les couteaux obligatoires et une belle exposition au dessus des barres rocheuses mettent une ambiance démente. Un passage de portage entre 3000 et 3200 mètres, puis une arrivée sous la tête sud du Charbonnel… Nous rêvons de pouvoir rejoindre le sommet du Charbonnel depuis ce point, histoire de « doubler » ceux qui sont partit en face Nord-Ouest. Que néni petit Louis, impossible de remonter la face sud, trop de rocher. Nous revenons au projet initial et terminons au sommet de l’Ouille Mouta. Rarement visité ! La descente est logique, nous filons vers le petit col au plat de la combe sud. Nous entrons dans le couloir depuis ce point et… Que du bonheur ! Neige revenue sur 900 mètres, ambiance unique et seuls au monde… Un coup de sabre dans ce versant qui mérite vraiment une visite.

( 1590 m. de dénivelé, 1000 m. entre 35 et 40° / neige revenue, Sud-Est, skié à 11h00 ) Le coup de Sabre de Mouta.

Les raideurs de la haute maurienne, belles pentes

Le toboggan magique de l’Ouille de Mouta ! Yves en profite à fond !

Re bipbip, mais ce coup là à 6h15, grasse mat ! Croissants au petit déjeuné merci Seb et départ à 7h10 du refuge. Nous glissons jusqu’au Vincendières et le pied de la face Nord-Ouest du Charbonnel.

Imposante avec ses 2000 mètres de haut ! Une trace parcours déjà la face, elle est due aux passages de mardi. Nous démarrons dans les méandres du géant de la Maurienne. Quel bonheur, je commence à réaliser un rêve vieux de plus de 10 ans, remonter cette face gigantesque. C’est un ascenseur impressionnant. Vers 9h00 nous passons la barre des 3000 m. Il nous faudra moins de 3h30 pour parcourir les 1950 m. du géant. Nous sommes juste les trois, il y à, plus bas dans la face, deux autres motivés, ils sont environs 700 mètres derrière nous. Passage sous le sommet en glace. Puis nous entamons une descente démentielle… Vielle neige poudreuse sur fond dure. Passages à 40° qui alternent avec des rampes moins raides ou il est possible de lâcher les watts. Le tout dans une ambiance de balcon. Nous sortons du dernier goulet en bas de la face, et tombons sur une neige revenue… Le must ; 5 minutes d’attente sur la route à Bessan et nous attrapons la navette pour Bonneval ! L’organisation avec un grand O !

( 2000 m. de dénivelé, 200 m. à 40° et 1600 m. à 33°, Coté 4.1 / neige poudreuse et printemps en bas. ) Face Nord Ouest du Charbonnel.

Les raideurs de la haute maurienne, Xavier

J’en profite aussi… Tellement magique !