Un premier passage au Tessin il y a dix ans et le virus « Poncione d’Alnasca » est transmis. Celui-là d’virus, c’est un gentil! Je n’ai donc surtout pas voulu être vacciné et y suis retourné avec Mathilde il y a quelques jours.
On a donc filé quelques jours au Tessin pour visiter la voie « Le Porte Interiori »… version originale! C’est à dire avec des passages d’artif. La version moderne contourne ces passages d’artif mais la difficulté (8a+ / 7c oblig.) nous a quelque peu calmés, un peu découragés par la vision du nombre de jours qui nous auraient été nécessaires pour mener ce projet à bien!
Un belle première journée pour monter au bivouac Scorpion
L’accès est efficace: ça monte sans discontinuer, avec un magnifique arrêt vers des vasques d’eau typiquement « Val Versasquiennes »! Trop beau. Le bivouac Scorpion est un bivouac aménagé sous des immenses blocs (qui, vus du dessus, ressemblent à s’y méprendre à l’animal en question) sur une prairie suspendue, paradisiaque. Vous y trouverez des matelas, des sacs de couchage et des ustensiles de cuisine (pas de gaz par contre!)
Pour la suite, on a opté pour une ascension en deux jours, avec une nuit dans la face, en hamac. Afin de nous éviter de hisser un sac trop lourd dans les premières longueurs le lendemain matin, on monte encore le premier jour poser de l’eau sur la vire médiane, avant de redescendre au bivouac pour souper et passer la nuit.
« Le Porte Interiori » en quelques mots…
Grimper cette voie en deux jours mais en redescendant dormir au Scorpion (via la vire médiane) à la fin du premier jour, comme le conseille l’auteur du topo du CAS consacré au Tessin, nous parait tellement dommage… La nuit sur les hamacs est un moment génial! C’est presque un des arguments phares pour venir visiter cette voie. Le lieu s’y prête à merveille (en haut de la dixième longueur, c’est un dièdre et des spits ont été placés spécifiquement pour y installer les hamacs) et c’est toujours plus esthétique de grimper une face d’une traite.
La voie, longue de près de 600 mètres, se déroule sur un granite parfait dans une ambiance bien raide! On a kiffé! On s’attendait juste à des passages d’artif plus courts: certaines longueurs sur crochets… ont beaucoup de trous forés à cet effet! Il y a, dans la première longueur au-dessus de la vire, un pas d’artif qu’on a trouvé pas évident: il faut soit avoir un piton très fin, soit tordre un crochet à l’envers dans une microfissure… On avait pas de piton!
Le topo annonce une cotation obligatoire de 6b+ pour l’ensemble… On opterait allègrement pour 6c/7a: le crux du premier 7a est clairement obligatoire et le 7b juste avant le bivouac est un sacré morceau, pas équipé tous les mètres! Mais tout ceci a ajouté un peu de piquant tout à fait bienvenu: on s’est bien éclatés!
La descente peut se faire en rappel, mais la descente à pied par le couloir est très rapide (env. 1h du sommet au bivouac Scorpion) et c’est toujours plus joli de faire une boucle, non?
Les dernières longueurs… … avant le sommet!
Après ces journées de grimpe, on s’offre une petite visite de la Piazza Grande de Locarno: un pèlerinage presque obligatoire pour les cinéphiles que nous sommes. Pis tant qu’on y est, on va s’envoyer une glace. Pis on va se baigner. Trop chouette de partager ces jours avec toi Mathilde! Prochaine visite dans « Futura »?!