La West Grat est l’arête Ouest du sommet nord de l’Alphubel.

Depuis mon premier passage à la Rotgrat, magnifique course à l’Alphubel, je désirais aller visiter l’arête Ouest qui sort au sommet nord de ce 4000 mètres souvent fréquenté. Pour cela j’avais besoin de trouver un client motivé par les découvertes… Ce fût le cas avec Philippe, déjà dans le coup du pilier Chèze au Rouget, durant le mois de juillet. Pour notre sortie d’août, une visite à plus de 4000 mètres et sur un itinéraire bien sauvage et certainement rarement effectué, nous a motivés.

West Grat Alphubel Philippe Peli

Philippe dans l’une des sorties d’un gendarme.

La bonne nouvelle de cette sortie est que; les gardiens de Täschutte ont changés et nous mangeons bien, enfin !

Trouver des renseignements valables sur cet éperon est chose quasi impossible. Rien de concret sur le web et même les topos du CAS sont relativement succincts…

Certes l’approche, le couloir d’attaque et les gendarmes sont plus ou moins décrits dans ces topos. Mais l’itinéraire fait 800 mètres pour une dizaine de lignes écrites…

Les gendarmes il y en à plusieurs sur l’itinéraire et tous pourraient se franchir par la droite… D’un autre côté, le rocher est franchement peu solide et nous avons pas voulu nous décaler loin du fil de l’éperon. La course est nettement plus longue que la Rotgrat, plus engagée et compliquée, mais moins belle. Nous avons trouvés plusieurs passages, les plus dures, en rocher solide ! Quant au reste…. Pas brillant. Le couloir d’attaque n’était plus en neige et l’ambiance gravière bien présente.

Nous avons découverts, je n’y retournerai certainement pas. Comme la traversée du Sirac, cette course pourrait être en perpétuel changement….

West Grat Alphubel Philippe Peli. dans les dalles

Au choix, dalles ou raideur en versant sud de l’éperon.

Un complément topographique est proposé, mais il reste totalement lié à notre ascension du 3 août 2018.

L’approche est identique à la Rotgrat, au col à 3195 mètres, suivre le marquage qui descend sur le glacier Weingarten. Traverser ce dernier pour rejoindre une première moraine. Franchir celle-ci et prendre pied dans le pierrier suivant. Rejoindre au mieux ( pas de cairn ni traces ) le pied de l’éperon Ouest du sommet nord. Contourner ce dernier par le nord. Remonter jusqu’au départ du premier couloir qui rejoint le fil de l’éperon. Ce couloir est décrit en neige, nous c’était des châteaux de sable… Couloir de 150 mètres environ. Du col, suivre l’éperon au plus proche de son fil. Plusieurs petits passages en 3. Un premier gendarme rouge, le surmonter par la fissure qui tire sur la droite ( 4 ). Protections possibles avec des friends ( 1.5 / 2 ). Au sommet du gendarme, il y a un piton dans une écaille. Reprendre l’ascension sur le fil. Passages de plusieurs petits pas d’escalade.

Un second gendarme rouge et relativement haut ( 20 m. ) peut se contourner part la gauche, terrain peu solide mais moins difficile.

Puis une petite brèche au pied de dalles. Nous sommes remontés sur la droite de cette dalle, par des fissures et feuillets. ( 4 ). Pour arriver sur le passage clé ! Une dalle fissurée et pourvue de petites prises et d’inversées. Mouillée elle était ! Verglacée, elle doit vraiment être difficile ( 4+…5 ). ( 3 spits ! 1 piton ) 3800 mètres. Ce passage nous a obligé de réaliser une longueur de 50 mètres. A la sortie des difficultés, le terrain est peu solide et il faut encore progresser pour atteindre une bonne plate forme pour un relai. La suite est moins compliquée, mais demande encore une bonne attention. La sortie, nous avions deux dièdres au choux. L’accès à celui de gauche est plus exposé, mais le dièdre est nettement plus agréable à grimper. ( 3 ) 1 piton en place à mi hauteur. Facile à protéger avec des friends.

Après ce dièdre, une courte sortie facile et vous trouvez la neige, le dôme pour rejoindre le sommet.

West Grat Alphubel Philippe Peli. au centre de l'éperon

Toujours une option en dalle ou dans le flan Sud. Un choix cornélien.

Une course en D avec très peu de passage et qui reste exigeante.

Ouverte le 27 juillet 1945, par deux guides et un client. Comptez 8 heures refuge – sommet. Le bon côté : Par grosses chaleurs, le soleil arrive pas avant 11 heures dans la face.