L’arête Gallet au Mont-Blanc de Cheilon: si vous fouillez un peu sur le net, vous trouverez que très peu renseignements. C’est une bonne raison pour aller voir !

Ce genre de réaction est régulière de mon côté. Nous avions eu la même, avec Yann mon collègue, pour l’arête du Tseudet au Vélan.

Par expérience, quand il y a peu de « retour sur la toile » c’est que l’itinéraire n’est pas publié dans les topos « sélection de la région » et donc, il tombe dans l’oubli. Un peu comme les roches qui le constituent….

Thierry, mon second était autant motivé que moi à aller voir cette belle arête nord, nord-ouest du Mont-Blanc de Cheilon. Solitude assurée ! Le staff de la cabane des Dix, qui au passage offre un excellent service et une disponibilité incroyable pour les clients, m’avait bien avertit :

« En 7 ans de gardiennage, je n’ai vu que 3 cordées sur cette arête, dont une qui à rebroussé chemin ».
Rien de tel pour augmenté notre motivation.

Dans la première section de l’arête.

L’approche depuis la cabane des Dix est simple. Il faut se rendre sur la selle glacière au pied de la face nord. De cette selle, rester sur l’arête de droite et ne pas quitter son fil jusqu’au pied du premier vrai gendarme qui se trouve au milieu de l’itinéraire. Jusqu’à ce point, à part quelques mètres de terrain mouvant, le rocher est plutôt agréable.

Le passage qui pourrait baptiser l’arête Gallet « arête galère » est justement l’évitement de ce gendarme. Il faut impérativement passer en versant est du gendarme, donc entrer dans la ligne de tire de la face nord !

Peu avant le passage en versant est du gendarme.

Ligne de tire, sable mouvant et rocher brûlant, le trio gagnant de cette traversée à gauche. Difficile à protéger et verglacé ( un micro friend sur 30 mètres ). Par contre au bout de cette traversée, sur le fil de l’éperon, il y a un piton salvateur. Du piton, remonter au plus rapidement possible vers le fil de l’arête. Suivre celle-ci en évitant certain petits gendarmes. L’un de ceux-ci s’évite sur la droite ( ouest et piton à la brèche ! ).

Plus haut nous avons trouvé une vielle corde fixe, blanchie par les Uv. Un clin d’oeil sur le fait que cette arête a un vécu méconnu….Mis à part l’évitement du gendarme central, l’itinéraire se déroule sur le fil ou très proche. Le rocher y est relativement bon. L’ascension demande une petite dose d’expérience pour tenir l’horaire.

Choisissez de parcourir cette arête impérativement avec des conditions enneigées !

Thierry au sommet, le sourire d’une expérience intense !

Vers 3650 mètres, elle se couche un peu. La sortie au sommet, pour notre parcours, s’est déroulé en mixte sur une neige très dure, donc rapide. Ce fût un régal de partager cette ascension avec Thierry. L’esprit d’aventure était totalement présent sur ces deux jours. Les conditions excellentes du moment nous ont permis de passer un moment exceptionnel.

Bravo Thierry!