Deux semaines de ski entre les volcans chiliens et les refuges argentins. Commencer ou terminer la saison de ski au début du mois d’octobre… cela dépend de votre hémisphère de référence!
Sur la même base que le dernier voyage effectué dans cette région, il y a 5 ans, l’équipe se retrouve à San Carlos de Bariloche ( Argentine ) le 8 octobre dernier, sans aucun programme pré-établit. Quelques heures plus tard, bus loué et météo consultée, nous organisons notre départ vers le Chili et les volcans de l’Araucanie. Avec Nahuel, mon ami guide argentin, nous encadrons cette équipe de gamins sexagénaires. Définition que Pierre donnera à Bernard, Paul et Dider, les trois autres protagonistes de ce projet.
Un premier volcan pour dérouiller les jambes de tous, après les 550 kilomètres parcourus entre Bariloche et Malacahuello au Chili. Passage de douane au col Pino Hachado bien plus tranquille que prévu. Ce premier volcan le Lonquimay, propose 1400 mètres de dénivelé. Tous ont chaussé les skis en disant : ….. -« Jamais il y a ce dénivelé »…. Idée largement remise en question en fin de journée !
Extrait du livre du bord de Didier : -« Descente en conditions inespérées en cette saison, neige dure juste revenue sur 3-4 cm, parfait grand plaisir pour une première dans les Andes »
Le Lonquimay en poche, nous roulons le soir même pour le refuge Vilcun au pied du volcan Llaima. Journée longue mais quel bon nez nous avons…
La météo annonçait des précipitations importantes pour le lendemain. L’équipe se lève et démarre malgré « los pronosticos ». Une journée avec de la distance et du dénivelé au programme. Cinq heures, 1800 mètres plus haut et 15 kilomètres plus tard, la sortie au sommet se déroule dans une ambiance incroyable. Fumerolles sulfureuses et vent patagon établi à 90 km/h. Nous réchauffons nos mains dans de multiples trous et fissures de rocher d’où s’échappent des vapeurs tièdes de souffre.
Le troisième cône fumant sera le Villarica. Certainement le volcan le plus parcouru du Chili.
Le climat météorologique et politique reste clément avec nous. Nous en profitons pleinement…. Pucon, et son écolodge sera notre camp de base. Le Villarica est semi-actif et restait interdit d’ascension jusqu’en septembre dernier. Notre troisième jour a oscillé entre 1800 et 2400 mètres de dénivelé. La différence de dénivelé est simple à comprendre : comme Bernard, perdez un bâton et un couteau dans la section raide, vous ajoutez 600 mètres dans l’espoir de les retrouver…
Après cette troisième magnifique ascension, le ciel commence à prendre d’autres teintes. Le vent ce lève fortement.
Les gamins sexagénaires poussent un essai sur les pentes du Quetrupillan, sommet secondaire proche du Villarica. Le vent nous coupe le chemin du sommet. L’Osorno, dernier des volcans prévus restera dans les projets. Le climat météorologique et politique n’est plus aussi stable qu’espéré du côté Ouest de la cordillère, nous tournons nos spatules vers l’Est : Argentine, asados, glaces et neige printanière.
Bariloche : Une journée de repos avant la montée au refuge de Frey, suivie de la traversée vers le refuge Jacob.
La première heure ski sur le dos sera vite oubliée. Les conditions exceptionnelles du moment donnent à cette journée une ampleur magique. Les heures d’approche, la descente vers le refuge et les trois longueurs d’escalade partagées avec Nahuel en ont fait un moment paradisiaque. Frey est aussi un haut lieu de l’escalade en Argentine… également visité par mes amis et collègues Alex, Loïc et Yann!
Pas de vent, un regel régulier et personne d’autre que notre petite équipe pour la traversée vers le refuge Jacob. Une itinéraire splendide. Les pentes empruntées sont raides et soutenues. La neige printanière juste comme nous l’aimons. Une journée incroyable… Il ne faut pas sous estimer cette traversée. Une bonne connaissance de l’orientation est vraiment importante. Ambiance et ski sauvage… Nous arrivons au nouveau refuge Jacob vers 14h00. Le refuge et les repas servits peuvent largement donner une leçon à certain refuge des Alpes…. Et les moyens ne sont pas les mêmes!
Le ciel reste incroyablement bleu, ainsi qu’Eole, totalement absente. Mais n’oublions pas que nous sommes en Patagonie…
Nous profitons du calme olympien des cieux pour réaliser une course en aller et retour depuis le refuge Jacob : Le Cuerno del Diablo. Ce sera la cerise sur le gâteau de ce périple patagonnien. Un itinéraire technique. Portages, crampons aux pieds, couloir et pentes raide, pour un sommet qui paraît loin du refuge. Une douce impression d’engagement ressort de cette journée merveilleuse. Pour ma part, c’est exactement le style de course que j’aime. L’itineraire doit être totalement maîtrisé ainsi que les horaires. Le ski y est raide et varié. J’ai adoré cette journée.
La photo d’entrée de l’article est unique. Paul profite d’une neige excellente. A l’horizon les aiguilles de Frey rappellent d’où nous sommes partis… Une ambiance magique, non?
Une seconde nuit au refuge Jacob, dans l’espoir que les cieux restent multicolores ! Malheureusement durant la nuit, nous passons au noir-blanc venteux du nord de la patagonie. La traversée vers le Cerro Lopez n’est plus d’actualité. Avant d’entamer les 16 kilomètres de descente, à pied et en chaussures de ski (pour les moins prévoyants…) nous profitons de l’éclaircie matinale pour un dernier hold-up. Un aller-retour en 1 heure pour 700 mètres de très bon ski, face au refuge. Une belle manière de clôturer la saison de ski 2019….
Volcans chiliens et traversée en ski côté Argentine: un voyage incroyable et pleinement réussit grâce à Bernard, Didier, Paul, Pierre et Nahuel. Merci pour vos motivations incroyables !
Un prochain voyage sur les volcans chiliens sera certainement prévus pour 2021…. À bon entendeur!
Paul, ci-dessous, nous décrit une partie du séjour, merci !
Départ pour Bariloche, Argentine, avec comme objectif de finaliser notre trip par une haute route Argentine.
Xavier & Nahuel nous ont préparés un joli tour des refuges au dessus de Bariloche.
1er jour départ depuis la Catédral, station de ski fermée depuis 15 jours et montée jusqu’au refuge Emilio Frey, du nom d’un compatriote qui à établi la cartographie de la frontière Argentine-Chili il y a longtemps. Parcours sans grandes difficultés et un peu de descente dans la poudreuse sur une pente Sud alors que majoritairement nous avons skié sur une neige de qualité printanière, comme chez nous. 1300 mètres de dénivelé pour cette course au terme de laquelle nos 2 chéris de guides sont allés grimpés une magnifique voie au dessus du refuge avec des passages en 6 a.b.c, des fous je vous dis.
Le refuge est la 2ème maison de Nahuel et c’est vrai que nous sommes super accueilli, comme partout dans cette région de magie.
Le jour suivant, jolie course avec de belles pentes en direction du refuge Jakob, 800 de dénivelé mais de la distance et des paysages à couper le souffle et les peaux de Xavier qui nous a fait une jolie pirouette dans une rivière, sans se mouiller le C… s’il vous plait.
Le samedi sera notre dernière grande course, le dessert en quelque sorte. Départ très tôt le matin car la météo se réchauffe et il faut profiter d’une bonne neige et limiter les risque d’accident.
1300 mètre de dénivelé et près de la moitié en crampon, tellement la pente était raide (pour moi)
Un bonheur exceptionnel avec une descente de magie dans un couloir que je n’aurais jamais pratiqué sans mon Papa de la montagne.
2ème nuit au refuge avec 2 gardien tout jeune et hyper compétent, ils nous ont gâtés, même du Malbec monté à dos de mule durant l’été, je ne vous dis pas le prix, moins cher qu’à la Coop….
Le dernier jour nous avons fait le retour sur 16 km, le tout à pieds, en chaussures de rando pour nous 4 et en chaussures trails pour les guides, sympa non. Bon, ils nous avaient avertis et nous, comme ont a toujours raison, sauf que mes camarades ils avaient pas mes Scarpa Alien….
Ce trip c’est bien sûr terminé par une bonne bouffe et nous avons pris le chemin du retour avec une certaine émotion et en nous promettant de revenir dans cette région de magie
PAUL