Soyok Pass est le nom d’un col routier au sud du lac d’Yssyk-Koul qui se trouve au sud-est du pays. Des ambiances de vent du désert, une visibilité laiteuse durant plusieurs jours et des températures clémentes auront rythmés notre ski-trip .
En mai 2018, avec Silvana nous avions passé 10 jours de skis mémorables dans cette région. Nous avions vécu des journées spécifiquement froides. De bons moins 20° et du vent ! Mai 2021 aura été totalement différent !
Le Kirghistan, cette destination que j’affectionne particulièrement, nous aura donné un bol d’oxygène dans cette période. Préparer et concrétiser un voyage, cela n’a jamais été simple. Depuis une année, quelques étapes ont été ajoutées aux démarches habituelles…. Test PCR, pour entrer dans le pays de destination et test PCR pour rentrer à la maison. De plus, lors de l’enregistrement des bagages du retour, la confédération helvétique demande un enregistrement en ligne. Ce dernier doit être présenté au guichet de la compagnie aérienne, sous peine de ne pas pouvoir obtenir les billets pour monter dans votre vol de retour… Imaginez cette démarche pour des personnes qui n’auraient pas smartphone à disposition….
Mise à part ces contres-temps qui entravent la sensation de liberté dans les déplacements, le reste du voyage n’aura été que du bonheur.
L’équipe de la Bolivie et de l’Equateur 2018 , en partie reconstituée, aura troqué ses piolets et crampons, contre une paire de ski, pour filer au Kirghistan en ce début du mois de mai 2021. Quel plaisir de nous retrouver à voyager et découvrir ensemble de nouveaux horizons.
Notre camp de base installé au pied d’un petit glacier est, comme souvent au Kirghistan, constitué de deux yourtes extrêmement confortables et d’une tente sauna montée à quelques dizaines de mètres du camp de base. Le confort est inégalable ! Slava, Julia et Alec savent recevoir et très bien recevoir !
Nous avons plus qu’à découvrir les 5 vallées qui sont accessibles depuis notre camp. Que la fête commence !
Les journées se suivent sans qu’elles ne prennent trop le chemin de la ressemblance. Plus nous explorons les vallées adjacentes, plus les solutions de traversées entre elles deviennent évidentes. Le jeux est de repérer quel fond de vallon nous permettra de skier en versant sud, remonter en face nord et rentrer par un des couloirs qui surplombent notre camp de base.
Des solutions à perte de vue. Exactement le genre de voyage que j’apprécie : Devoir laisser traîner les regards et travailler au feeling, pour appréhender les pentes et trouver les meilleurs solutions pour enchaîner des virages dans de belles conditions.
Slava et son chien, Lord, seront souvent avec nous lors des belles journées. Slava qui gère l’intendance du camp, n’avait jamais passé en ski d’une vallée à l’autre. Il n’avait partagé ce genre de projets avec d’autres clients. Hyper motivé par ces découvertes, il nous aura aidé à réaliser passablement de traversées dans les meilleurs conditions possibles. Il a mis à disposition un moyen de transport peu banal pour rejoindre les départs des vallées lointaines… Des Buggy ! Il n’en fallait pas moins pour que Nini Lauda et Kéké Cento reprennent le chemin des circuits…
Le Kirghistan est vraiment une destination montagne exceptionnelle. Nous avons passé 10 jours entre 3800 et 4600 mètres. Skier où nous en avions envie et poser nos traces dans la pente de notre choix, quel luxe. Pierre-Yves aura agrémenté son séjour avec un peu de vol en parapente. Les kites ont aussi été aérés.
Les départs matinaux imposés par la chaleur ambiante, nous ont laissés le temps de pratiquer la sieste chaque après midi. Une option qui aura été largement appréciée par toute l’équipe. Jumelles dans les mains, nous explorions les solutions du lendemain. Le tout avec des repas préparés par Julia, qui relèvent de la magie pour les conditions dans lesquels elle nous les concoctait.
En grande ligne, il est évident pour tous que ce ski-trip aura rechargé les batteries de tous les participants. Nous avions besoin de pouvoir croire à nouveau aux voyages. Reprendre le chemin des découvertes. Vivre d’autres coutumes, manger d’autres plats, sentir d’autres odeurs, parler d’autres langues, déchiffrer d’autres habitudes, s’adapter simplement ! Que du bonheur !
Les seuls noms que j’ai de cette région, si ce n’est le Soyok Pass, sont écrits en cyrilliques…. de ce genre : Барскаун. Vous comprendrez facilement que je ne puisse vous proposer des noms de sommets, cols ou glaciers. Le mieux ; C’est d’aller sur place ! Venez avec nous !