Le Pérou ; ai-je besoin de présenter la fascination qu’exercent ces montagnes et sa culture sur mes projets ? Qu’ils soient privés ou avec des clients ! En 1988 j’avais juste 18 ans et je partais avec deux amis, deux mois entre la Cordillère Huayhuash et la “Blanche”. Dès lors j’y passerai pas moins d’une vingtaine de séjours. Tous empreints des couleurs et odeurs andines !

Pérou 2025 helyum.ch Pierre yves et Claude
Mes deux compagnons de route. La joie de vivre !

Depuis quelques années j’essayais de motiver cette équipe pour découvrir une infime partie du Pérou. Toni, Pierre-Yves, Baldo, Claude, le noyau dur des projets à tiroirs… L’Iran fût le premier, puis quelques tentatives sur les 8000 du globe occupèrent leurs neurones durant plusieurs années… Ces dernières réalisées sans présence d’un guide de montagne, ou presque.

Cependant et fort heureusement, avant que la haute altitude brûle tous leurs connecteurs neurologiques, les projets redeviendront respirables. La Bolivie et l’Equateur pour 6 semaines (2018). Le Kirghistan, ski au pied (2021). L’Argentine dans un coin sauvage (2023). Le Kazhakstan pour le froid sibérien (2025) et en juin dernier, une petite délégation de la fine équipe c’est rendue au Pérou.

Pérou 2025 helyum.ch Pierre yves grimpe hatun machay
Pierre-Yves profite pleinement du rocher incroyable de ces tours dignes du Seigneur des Anneaux.

Pérou impaire ? Nous étions trois et tous relativement joueurs dans les prises de décisions. Joueur, c’est le maitre mot de cette bande de potes indéfectibles. Y compris quand, l’équipe au complet se retrouve autour d’une table pour imaginer un projet futur. Certainement le tour du monde le plus rapide…. Dans la soirée, nous partons à l’Elbrouz, au Pic Lenin, sur un 8000 pour revenir en Bolivie et conclure ski au pied au Kirghistan ! Vous suivez ? Moi pas toujours !

13 juin 2025 à 4h30, Claude et Pierre-Yves, la petite délégation du groupe, me récupère devant chez moi. Chacun avec deux gros sacs d’expéditions, nous rejoignons l’aéroport de Cointrin. Leur but ; vivre trois semaines de montagne et d’expériences dans les Andes Péruviennes. Mon but avoué ; qu’ils tombent sous le charme de cette région et ses montagnes qui me tiennent tant à coeur.

Nous avons trois semaines à disposition pour réaliser un programme similaire au voyage de l’an dernier. Ayant quelques jours en moins à disposition, le séjour de cette année fût compact et intense. L’acclimatation dans la région de Hatun Machay est une option indiscutable au moment de vous adapter à la haute altitude. Un petit paradis.

Cependant, Pérou impaire déroge à la règle mathématique en réalisant ce voyage à huit ! Yann, un ami guide avec qui j’étais au Cho Oyu en 2006 et en Alaska en 2009, se joint à nous avec ses jeunes clients et une partie de sa famille.

Trois semaines d’entente inter-générationnelle. Comme depuis toujours, une qualité irréprochable des prestations sur place. Personne ne tombera malade, nous mangerons bien plus qu’à notre faim. Des ceviches et du pisco sour aux camps de base. La richesse du savoir faire de Bernardo, mon fidèle ami et cuisinier ! Une fois de plus, il se révèle être un atout majeur à la réussite du séjour.

L’acclimatation consiste aussi à prendre de la hauteur de façon régulière. Un premier sommet, loin du monde, est partagé avec toute l’équipe. Le Caulliraju et ses 5580 mètres. Les trois cordées se suivent. Entre elles, navigue un chien ! Le même qui était avec nous en 2024 sur cet itinéraire. Un premier sommet péruvien pour toute l’équipe. Une journée magnifique qui donne le ton de la suite des ascensions.

Si dessus l’ambiance pour rejoindre le camp de base. Les chevaux et le camp lui même en second plan.

Pérou 2025 helyum.ch ascension Cauliraju
Claude casque vert et Pierre-Yves casque orange, sous la sortie de la pente du Caulliraju.

Pérou 2025 helyum.ch sous sommet Cauliraju
Angel, le troisième guide arrive au sommet avec le chien, Louis et Théo, les jeunes du groupe.

Une fois le premier sommet avalé, nous passons une courte journée à Huaraz pour laver nos affaires et refaire les sacs. Une nuit réparatrice au San Sebastian et l’équipe de choc reprend ses aises avant de rejoindre une autre vallée : Ishinca, une classique mais néanmoins magnifique Quebrada de la cordillère blanche.

Objectifs du séjour dans cette partie de la cordillère : L’Ishinca qui flirt les 5550 mètres et le Toclaraju qui propose 6030 mètres au compteur. Avec Yann, nous ferons face à une tentative, perdue d’avance, de négociation concernant les heures de levé de la part de nos clients rebelles…., Yann, Angel et moi, décidons de traverser l’Ishinca. Un sommet classique réalisé par un itinéraire sauvage. Que du bonheur !

Pérou 2025 helyum.ch Traversée Ishinca
Durant la traversée de l’Ishinca.

Le gros projet de cette partie du voyage reste le Toclaraju. Imposant, majestueux, cette pyramide demande un effort plus important pour rejoindre le sommet. Une montée au camp moraine, le portage et la nuit en haute altitude entament souvent les réserves des andinistes. Dormir à 5000 mètres, passer une partie de la nuit et de l’aube à 6000 mètres, n’est pas toujours une sinécure.

Pérou 2025 helyum.ch Camp moraine Toclaraju
Camp moraine du Toclaraju.

Le Toclaraju, c’est de l’andinisme à grande échelle. Souvent vous devrez descendre dans des crevasses béantes pour franchir un passage. Toujours, sous le sommet, il y aura une pente raide qui demande de réaliser une ou deux longueurs et des rappels à la descente. L’ambiance est unique au levé du jour. Cette année, les conditions furent nettement meilleurs que lors de mon passage en 2024.

Pérou 2025 helyum.ch Sortie Toclaraju
Claude et Pierre Yves vers 5900 mètres au Toclaraju.

Pérou 2025 helyum.ch Rappel Toclaraju
Premier rappel du Toclaraju. Claude s’y colle !

Le premier sommet de 6000 mètres en poche, une courte, trop courte ?, période de repos à Huaraz est de mise. Toute la caravane repart vers le Chopicalqui et ses 6350 mètres. Remonter la vallée de Llanganuco, quand c’est votre première fois, cela reste imposant. Les Handoy, les Huascaran, le Pisco, le Chacraraju et caché au fond à droite, le Chopicalqui. Tous ces sommets ont de la “gueule” comme nous nous exprimons dans notre jargon. L’envie d’aller y mettre votre empreinte de crampons est réelle !

Pérou 2025 helyum.ch Les trois compères
Pierre-Yves, Xavier et Claude au camp de base du Chopicalqui.

Dernier objectif du séjour, ce sommet est difficile à épingler. Longue et froide, son ascension ne s’offre pas toutes les années sur un plateau d’or incas ! Cette année encore, cette règle nous est imposée par un vent froid et des conditions compliquées. L’équipe s’arrêtera vers 6200 mètres et rebrousse chemin. Peut-être que le manque de repos est une des raisons de ce sommet réalisé à 0,75 %… Fort heureusement, cette expérience n’entachera pas les festivités.

Pérou 2025 helyum.ch Ascension Chopicalqui
Lors de la tentative du Chopicalqui.

La Pachamanca que Bernardo, Hector et Lionel nous préparent au retour au camp de base est simplement exceptionnelle. Un cadeau de vivre une telle préparation culinaire centenaire ! Merci à cette équipe joyeuse.

Pérou 2025 helyum.ch Pachamanca
Hector nous sort les patates douces du brasier de la Pachamanca.

Pérou 2025 helyum.ch Pachamanca fumée
La Pachamanca, cuisson à l’étouffé.

Pérou 2025 helyum.ch, Claude Rey Musique
Les instants composés de Claude et sa Mlle K !

Pérou impaire, c’est des couleurs par centaines, des odeurs et des goûts bien loin de nos standards. Le Pérou est une terre excessivement riche pour toutes découvertes de ce genre. Y ajouter des belles montagnes qui proposent des courses aussi majestueuses et la mayonnaise ne peut que prendre. Vivement le prochain trip dans cette partie des Andes.

Merci Claude et Pierre-Yves pour ces trois semaines exceptionnelles. Merci à Yann, Sophie, Théo, Louis et Tommy, d’avoir partagés leurs envies d’altitude et de découvertes avec les “anciens”. Ça matché et c’est génial ainsi.

Bravo à tous, à très bientôt.

Pérou 2025 helyum.ch Pierre Yves Fraises
Les couleurs et les odeurs réunies pour le plaisirs des yeux et des papilles.