L’arête sud ouest du Castor : Essayez de trouver un peu renseignements sur la toile et comme moi, vous verrez que cette belle ligne est proche des oubliettes et c’est bien dommage ! Ouverte le 4 août 1911, elle reste bien sauvage car ce n’est pas les traces de crampons qui vous guideront. Osez aller y faire un tour, vous ne serez point déçu.
Le Castor est tant fréquenté par ces deux versants accessibles, mais totalement délaissé sur l’arête sud ouest alors que c’est l’une des belles arête du massif. Coté en D+, la « Via Classica », ne l’est jamais vraiment devenue. Plus d’un siècle après son ouverture, vous devrez chercher les passages et non vous laisser guider par leur nombre !
A la différence d’un autre itinéraire que nous portons en affection et qui se déroule dans les mêmes difficultés ; l’éperon nord de la pointe d’amont, au Castor il sera plus facile de ne pas vous trouver exactement dans la voie. Je pense qu’il y à quelques options vu la largeur de l’éperon et sa structure en ressaut entre-coupé de vire.
Le seul topo que j’ai trouvé efficace est celui des sélections des Alpes valaisannes édité par le club alpin Suisse. Le texte et les horaires donnés sont proches de ce que nous avons réalisé sur cette belle arête sauvage au Castor. La descente au pied de la face sud du Castor sur le glacier du même nom est peu commune. Le glacier se raidit et de belles tours de séracs bordent la combe. D’ailleurs, une ancienne chute de sérac nous aura facilité le passage de certaines grosses crevasses dans le milieu de la combe.
En quittant Quintino Sella, le gardien m’a dit que nous étions les premiers cette année à partir vers cette belle course. Lui-même a précisé que c’est une belle course. Le Castor sous cette forme devient un objectif fort motivant. C’est en fouillant les topos et en parlant avec Loic, mon collègue ( qui avait aussi cette arête dans le viseur…) que j’ai proposé à Philippe d’aller voir à quoi ressemblait cet itinéraire oublié.
C’est étrange que cette arête soit tant délaissée ? L’approche et son retour sont courts. La voie se déroule toujours sur un bon rocher. Seul les vires que l’ont croise sur l’itinéraire sont moins solides. Mais les sections qui grimpent valent vraiment la peine. Hier nous avons un peu forcé la motivation à cause du vent puissant qui venait justement de l’ouest… Mais j’ose imaginer que réaliser cette envolée sans vent et grimper sans gants doit vraiment être dément.
Il traîne une quinzaine de points sur tout l’itinéraire. La voie se déroule pratiquement toujours du côté sud de l’arête. Celle-ci d’ailleurs ressemble plus à un éperon qu’une arête. Vers 3950 mètres, vous devrez certainement chausser les crampons pour filer au sommet du Castor. C’est la seconde partie de la course !
Une belle idée de semaine alpine dans le coin : Arête sud ouest du Castor, Cresta Sella au Lyskamm et Cresta Signal. Trois des plus beaux itinéraires du coin ! Nous les parcourons régulièrement, si vous avez envie d’y être encadré.