Avant mon passage en décembre dernier à l’Aconcagua, nous étions en famille et entre amis pour grimper en Argentine. Grimper ailleurs que Piedra Parada ou Bariloche. Lors de mon dernier passage vers Barreal avec Philou, nos regards croisaient quelques spits brillants dans le canyon d’accès au camp de base du Mercedario. La découverte fût de taille. Come-back sur 5 semaines de roc/road trip argentin.
Janvier 2023, je remontais la piste en terre en direction de « Valle del Colorado » pour rejoindre le camp de base du même nom. Cela pour 3 semaines d’expédition qui furent exceptionnelles. Mon regard voguait sur les parois de la gorge. Mes idées allaient dans le sens de la verticalité. Soudain un point brille sur la falaise d’en face, un second, dix autres, cent autres…. P…. mais c’est bourré de spits dans ce coin. Faut absolument revenir, me-dis je !
Novembre 2024, deux véhicules remplis de nourriture, de grimpeurs et d’eau ( pas suffisamment ), s’arrêtent au seul endroit qui est, légèrement moins hostile que le reste, le long de ces gorges. Le but : Y poser notre campement !
Il fait 30 degrés et l’eau n’existe pas dans ce coin. Du moins, pas celle qui est buvable… Nous montons les tentes et installons le camp. Déjà nous comprenons que ce liquide précieux va nous manquer!
Nous sommes à 30 kilomètres de Barreal et nous devrons parcourir ce trajet tous les jours pour aller nous ravitailler. A tel point que le séjour va s’écourter pour descendre grimper plus au sud, au frais ! Dans tous les cas, dans un secteur qui nous permettra aussi de faire la sieste à l’ombre d’un arbre. Mais ce secteur peu connu, proche de Barreal, mérite totalement notre intérêt.
Une destination pour grimper en hiver à coup sûr !
Il nous aura fallu quelques jours pour réagir…. La chaleur rend amorphe… En tous les cas, nous avons fuit les lieux. L’idée de terminer totalement sec, sans avoir réellement grimpé et encore moins bu, ne motivait pas trop les troupes. Les quelques centaines de kilomètres supplémentaires pour rejoindre San Rafael au sud, furent grandement appréciés…. Les clims des deux voitures tournaient à fond. Un camping ombragé, une rivière, de l’eau courante, de l’herbe, dieu que la vie est vite plus simple…
Grimper en Argentine, c’est automatiquement faire des kilomètres. Découvrir des coins et oser trouver les secteurs, sans trop de topo. Voir une belle ligne et y poser vos chaussons. Il y a pas toujours des locaux sur place et encore moins les topos qui vont avec…
San Rafael, le Valle Grande puis El Sanctuario. Ces trois noms pourraient bien raisonner dans vos oreilles, si vous allez traîner vos chaussons dans ce coin de l’Argentine. Dieu que cette région est belle ! De plus les logements sont forts agréables. A savoir que d’autres secteurs, plus sauvages existent pour grimper dans cette partie du monde. Ils demandent un peu plus de mise en place pour y arriver. Prendre un bateau par exemple ! Marcher et descendre en rappel dans les gorges, bref, une approche aventureuse est possible !
Nous devions nous rendre encore plus au sud, vers notre région de prédilection, Esquel. Nous parlons-là de la Patagonie du nord. Un terrain de jeu totalement incroyable, tant pour le ski que pour grimper. Il est difficile pour nous, de ne pas vouloir passer quelques jours vers La Buitrera. D’ailleurs nous avons pas résisté… Quelques 1600 kilomètres en bus, pour rejoindre ce petit paradis. Y croiser des amis, et faire découvrir cet Eden à Luna, nous aura largement motivé. Quel plaisir d’être à la Piedra….
Grimper en Argentine, c’est quasi obligatoire de rentrer dans ces gorges, de profiter du moment. De découvrir la famille Moncada au premier camping. D’avoir peur quand vous tenez, pour la première fois, les feuillets qui constituent les prises de votre première voie. Il faut ré apprendre que le rocher qui sonne creux, ne tombe pas toujours…
Au fil des années, nous avons appris à apprécier ce coin de terre. Comme cité dans l’article sur mes 30 coins de ressourcement, la palme revient vraiment à La Buitrera. Le ciel pourrait nous tomber sur la tête, que je ne serais pas plus dérangé que cela. L’ambiance hors du temps, sans réseau, sans ligne de bus, sans avions, sans bruits polluants, sans toxicité humaine garanti vraiment des instants inoubliables, hein Luna !
Dans tous les cas, si vous avez envie de découvrir ces régions, de grimper en novembre, de profiter pleinement d’un voyage dépaysant, n’hésitez pas à me joindre. Ski au pied ou dégaines dans la main, ce sera avec plaisir que je partagerai l’aventure avec vous. Osez grimper en Argentine, Osez skier en Argentine !
A bientôt pour un Asado argentin.